Il y avait "Les vacances de Mr Hulot", il y a désormais les vacances des Monot sur l'île d'Oléron, famille de citadins lambda que la banalité de ses activités estivales n'empêche pas d'être singulièrement drôle.
Comme Jacques Tati, mais de façon plus orale que visuelle, Bruno Podalydès décrit des vacanciers courants, réunis autour d'un professoral chef de famille (l'excellent Denis Podalydès), dont les comportements et les commentaires, aussi communs soient-ils, sont la source de jolis traits d'humour. Avec subtilité et acuité, le réalisateur confronte l'estivant moyen -chacun se reconnaitra à un moment ou un autre dans la famille Monot- avec ses poncifs, ses postures un peu ridicules ou parfois grotesques sur la plage ou dans son bungalow. La comédie devient résolument cocasse lorsque le père, satisfaisant à un vieux rêve et se piquant d'être un marin dans l'âme, s'offre un petit bateau et, en même temps, beaucoup de déconvenues...
La composition de Denis Podalydès est savoureuse: dans ses prérogatives de chef de famille et dans ses admonestations et litotes paternelles, dans sa vanité nouvelle de capitaine de bateau, l'acteur présente une palette irrésistible de français moyen. C'est d'ailleurs autour de la personnalité de ce dernier -d'autant plus amusant dans ses façons qu'il n'est pas précisément un boute-en-train- que son réalisateur de frère construit l'essentiel de sa comédie.