Farenheit 451 à la sauce Twilight
En ces temps où le terme terroriste est utilisé pour qualifier tout et n'importe quoi et où le contrôle de l'état sur les libertés est vu avec bienveillance, un film comme Library Wars est le bienvenu.
Le sujet en 2 mots : Le Japon passe dans les années 80 une loi de contrôle des médias et crée un puissant organisme officiel de censure (en gros, une Gestapo un poil plus légaliste). Face à cette menace, les bibliothèques se voient accorder une immunité et bénéficient même d'une agence de défense armée. C'est cette dernière que l’héroïne rejoint.
Les intentions du film sont transparentes : A travers la protection des livres et du combat contre la censure, le film cherche à promouvoir une certaine idée de la liberté bien mise à mal aujourd'hui. Quelques discours empathiques réparties tout au long du film permettent d'enfoncer le clou à ce niveau.
Malheureusement, ces belles intentions ne sont pas poussées bien loin par le métrage. Une fois le concept établi, Library Wars dérive rapidement vers un mélange d'histoire d'amour et de film de guerre. Les livres ne deviennent qu'un simple enjeu quelconque pour que les deux organisations bataillent. N'importe quelle marchandise (de la nourriture, du pétrole...) aurait pu être substitué que le résultat aurait été le même. Le film se repose mollement sur son concept sans chercher à pousser la réflexion ou à crédibiliser son univers (deux agences officielles qui se tirent dessus sans que cela ne pose de souci au gouvernement, c'est assez difficile à avaler).
Pour un univers d'anticipation de cette nature, l'histoire d'amour est étonnamment naïve. L’héroïne croit encore au prince charmant et n'en fait qu'à sa tête durant tout le métrage. Dans le monde réel (ou un univers un tant soit peu cohérent), une telle personne se prendrait une bonne série de coups de pieds au cul et finirait par remettre les pieds sur terre. Mais non, pas ici. Elle demeure constamment la même et son attitude finit par remporter l'adhésion de tous les protagonistes. Ce type de traitement "buldozer Kawai" passe encore au début mais peine à convaincre plus le film avance.
Library Wars marque tout de même des points lors de ses séquences d'action. Ça mitraille allégrement, il y a de la figuration, de l’héroïsme à revendre. Ça manque de sang et de stratégie mais on ne fera pas la fine bouche, les moyens sont bien présents à l'écran. Le final nous offre même un solide combat au corps à corps à la chorégraphie proche de ce qui se fait à HK.
Dommage que le film n'ait pas pris son sujet plus au sérieux, il y avait là le potentiel pour une œuvre forte. A la place, on a droit à un divertissement gentillet et vite oublié.