Au milieu des débris du naufrage flotte un canot de sauvetage, à bord Connie Porter (Bankhead), une journaliste munie de son appareil photo, très chic avec son vison et son bracelet de diamants de chez Cartier. Mais elle ne se soucie que de ses bas filés! Ah que les femmes sont frivoles!
Petit à petit d’autres rescapés embarquent : un millionnaire, un ou deux marins, une infirmière, une femme et son bébé, un noir… Et soudain deux mains s’agrippent au rebord! Ciel c’est un Allemand !
Pendant que Tallulah, de sa voix grinçante et experte, s’occupe de lancer ses répliques bien senties, l’équipage débat pour savoir si le nazi dit la vérité quant au cap à suivre pour aller aux Bermudes… Une méfiance mais aussi un certain opportunisme s’installent chez les Américains, bien contents d’avoir tout de même quelqu’un de capable sur ce rafiot (oui mais voilà les Allemands c’est les méchants de la guerre alors évidemment on n’a pas intérêt à ce qu’il soit trop gentil, faut pas pousser le bouchon non plus…).
Le film tisse des liens entre les personnages, qui s’allient dans la survie. Les barrières tombent, on se dit tout, on s’apitoie sur son sort parce qu’on a peur de mourir, on se laisse berner…
Sinon, le scénario est bien écrit, les échanges entre les personnages sont savoureux et l’ensemble du cast est parfait. Je n’attendais pas grand-chose de Lifeboat, mais encore une fois c’est un huis-clos réalisé par Hitchcock donc j’aurais dû savoir que j’allais aimer, ça m’apprendra.