Dans les bas-fonds de Hong-Kong, un flic vétéran et son jeune supérieur doivent faire équipe pour arrêter un tueur qui s’attaque aux femmes, laissant leur main coupée pour seule signature. Quand toutes leurs pistes s’essoufflent, ils décident d’utiliser une jeune délinquante comme appât...
Limbo est un polar noir chinois Hong kongais de Soi Cheang sorti en 2023 dans l'hexagone.
J'ai pour habitude de dire que les coréens sont les rois du polar glauque et ce n'est pas Limbo qui va me faire changer d'avis...
.....Il n'y a plus d'espoir
Coté noirceur, le réalisateur a mis le paquet mais l'excès nuit en tout. Baignant dans une superbe photographie noir et blanc, le film raconte l'enquête de 2 flics pour mettre la main sur un tueur qui assassine des femmes, abandonnant leur main gauche comme unique indice pour la police.Le duo est dirigé par Will, jeune policier inexpérimenté sorti de l'école. Pour le seconder, on lui alloue Cham Lau, un vieil inspecteur aguerri qui traverse une passe difficile. Ayant retrouvé lors d'une course poursuite, Wong To, la délinquante qui a renversé son épouse en voiture la plongeant dans le coma, Cham Lau décide de l'utiliser comme appât. Cette dernière est dèjà en délicatesse avec ses amis délinquants qui la dérouillent de bon coeur dès qu'ils en ont l'occasion. Wong To finira par croiser la route du tueur mais les choses ne tourneront pas tout à fait comme le duo de policiers l'avait imaginé....
Pourtant amateur de polars coréens, la magie n'a pas vraiment opéré avec moi. La faute en incombe à un déterminisme noir excessif qui nuit au traitement du sujet d'un film assez déséquilibré et qui n'est pas exempt de points faibles.
Coté casting, c'est plutôt faiblard surtout s'agissant de Will Ren, le jeune flic interprété par Mason Lee, beaucoup trop sur la réserve et assez peu expressif. D'ailleurs et c'est ce qui pose aussi problème, le drame vécu par l'ensemble des protagonistes a été peu prompt à déclencher chez moi de l'empathie.
Basé sur un scénario trop dépouillé et une approche psychologique inexistante de ses protagonistes, Limbo souffre d' un déséquilibre dans son déroulement, la dernière partie du film consacrée à un show de castagne tout azimut entre Wong To et ses potes délinquants, mais aussi avec le tueur, dure au moins 45 minutes. Le duo de flics débarque et les 2 compères trouvent le moyen de perdre leurs armes. Or, le tueur n'est pas bon à prendre à "mains nues", ils vont l'affronter et se prendre une grosse rouste surtout que Will, plutôt mauvais dans le corps à corps, veut absolument "demeurer dans les clous" (séquence menottes) alors qu'il aurait été plus efficace de coller une balle entre les 2 yeux du tueur. Bref, cette séquence de combats dans une ambiance de bruit et de fureur au milieu des ordures est épuisante et son issue, que je ne dévoilerai pas, est totalement à l'image du film, désespérée et pathétique...
Enfin, on se demande pourquoi le réalisateur s'évertue à montrer Hong Kong comme un gigantesque bidonville, victime d'une grève des éboueurs depuis 6 mois alors que la ville est certainement plus propre que Paris. Mais, on comprend vite que ce parti pris esthétique n'est pas innocent, concourant à entretenir le climat excessivement anxiogène et violent du film.
Limbo divise, on comprend rapidement pourquoi tellement le parti pris artistique radical du film est clivant.
Trailer vf
Ma note: 5/10