Wow c'te claque. On vante beaucoup les thrillers Coréen, mais Soi Cheang signe là un polar des plus réussis. (de toute façon les productions hongkongaises sont meilleures que celle coréennes...)
Je n'avais pas eu le temps d'écrire ma critique à la sortie du film, alors c'est trois mois après que je m'y attèle. Il faut dire que Limbo reste pour moi encore aujourd'hui le meilleur film de cette année. Je me souviens très bien de sa noirceur et des légers haut le cœur que j'ai pu avoir.
J'avais écrit dans mes notes que 4 âmes sensibles étaient sorties de la salle mais aussi qu'à plusieurs moments, on ne pouvait s'empêcher d'échapper des rires nerveux. Bref, le film est très prenant et visuel.
On a un schéma assez classique de duo d'enquêteur. Deux flics, le jeunot qui veut faire du zèle et le gars qui a de la bouteille. Alors qu'en fait c'est juste des andouilles du début à la fin. Et ça, on s'en aperçoit bien vite dans Limbo. Simplement en voyant le traitement accordé à Wong To (Cya Liu), qui notons-le, est le personnage avec le plus de couilles.
Déambuler dans un hong-kong sordide pendant deux heures, m'a une peu fait penser à ''The chaser'' de Na Hong-jin, mais encore une fois, je trouve ici qu'on ressens bien plus la crasse. Et pourtant cette saleté est filmée à travers un noir et blanc somptueux. On ressent toute la richesse de cette pauvreté, ce qui nous permet de mieux visualiser les details. D'aucuns trouveront justement que c'est trop stylisé, moi non, j'aime ça.
Je retiens aussi une mise en scène viscérale la prise en compte de l'environnement dans les scènes d'action. Moi qui adore les films d'action grandiose, on peut penser à des ''Il était une fois en chine'' ou même certains ''Mission impossible''. Mais dans ces exemples on est sur de la chorégraphie impensable ou le décor est réfléchi pour les chorégraphies. Ici, Soi Cheang nous fais sentir qu'on se bat, enfin, on se démerde, comme on peu. En fait, on n'utilise pas le décor dans un but précis, on prend ce qui tombe sous la mains et qui peut faire mal. On a un décor naturellement riche car ordurier. Alors on attrape et on tape. C'est bourrin, mais pas seulement. La mise en scène est d'une brutalité virtuose. On ne perd rien. On prend tout dans la face et franchement ça fait presque mal des fois. Soi Cheang maîtrise sa caméra, à commencer pour filmer la course poursuite en voiture qu'il avait déjà bien pu expérimenter dans ''Motorway''.
Si je devais lui trouver un point faible, ce serait la dernière scène. Comme on avait commencé par la fin c'était pas la peine d'en rajouter une couche, ça se tenait complètement et on finissait sur le climax du film et une puissance qui serait restée gravée jusqu'au derniers instants du générique.
Mais en sommes, Limbo c'était une sacrée expérience. Ne reste qu'une introgation...qu'est devenu le chaton ?