Franchement partagé entre d'un côté le sentiment d'un film qui avait tout pour être grand, avec ce visuel complètement halluciné, cette saleté et cette crasse, cette humidité et cette moiteur, cette noirceur, ce dédale permanent qui brouillent les sens, et d'un autre côté la frustration d'un potentiel raté et d'un scénario rincé, où rien n'a de sens et où tout avance par artifices, où les actions sont illogiques et la plupart des personnages inutiles, le tout pour nous emmener dans cette quête de rédemption/pardon sans nuance, sans subtilité, sur-expliquée et étirée jusqu'à la moelle, et qui n'a du coup plus rien de sincère (outre que c'est déjà vu 1000 fois). Reste le personnage de Wong To, complètement défoncée, ce mélange entre une fureur de vivre et une culpabilité qui paraît tellement dévorante que même après avoir tout donné et subi le pire, elle continue dans une sorte de pulsion de mort à rechercher l'aval d'un homme presque devenu paternel qui finalement ne lui doit rien. Sûrement la (seule) trajectoire intéressante du film, une errance d'une âme littéralement fracassée qui paradoxalement crie son envie de vivre, une errance qu'il aurait fallu filmer et sur laquelle il aurait fallu s'attarder, plutôt que de filmer un mec qui a mal aux dents sans que cela ne serve à rien, ou une espèce de transmission hors sujet avec un mentor qui bidouille des numéros de série pour sauver un poulain dont personne n'a quoi que ce soit à foutre.