Plutôt qu'un biopic sur le XVI ième président américain il serait plus juste de dire que Lincoln présente la politique américaine du XIX ième siècle avec un zoom sur l'adoption du XIII ième amendement de la constitution des Etats Unis. Spielberg se concentre en effet sur les derniers mois de la vie du président et la bataille qu'il a du mener pour pérenniser l'abolition de l'esclavage dans son pays.
Il en ressort un film dense, précis et complexe mais heureusement pas confiné à d'interminables dialogues filmés en intérieur, qui ne correspondraient d'ailleurs pas au cinéma du réalisateur plus à l'aise avec les plans larges et les grands espaces, Spielberg utilisant de nombreuses ponctuations en extérieur afin d'oxygéner les débats.
Dans le même temps il a refréné ses ardeurs patriotiques pour travailler l'esthétique et la composition de ses scènes dont certaines sont immenses, je pense notamment à la mort de Lincoln, un bijou de modération et de justesse, et surtout diriger ses acteurs au mieux. (Il est d'ailleurs inutile de préciser que Daniel Day-Lewis est parfait dans le rôle du président que l'on sent emprisonné dans sa grande taille...)
Si des airs de langueur sont présents aucune longueur n'est à mon sens à déplorer et au final Spielberg signe son meilleur film depuis Munich.