Long Week-end de Jamie Blanks, 2008, est un remake de Long Week-end de Colin Eggleston, 1978.
En toute franchise, j’aurais préféré voir l’original mais j’ai la fâcheuse manie de trop facilement me laisser tenter lorsqu’un dvd coûte 1 euro.
J’aurais mieux fait de m’acheter un croissant. Ou de jeter la pièce dans une fontaine.
C’est très mauvais. Et je spoile. Sans vergogne.
On va commencer par ce qui est pas mal dans ce long-métrage, notez que ce sera rapide : acteurs qui font le boulot et de jolies images de l’Australie.
Alors oui cela invite au voyage, mais pour ça je me satisfais pleinement des docus de France 5.
Et maintenant allons-y gaiement.
Long week-end nous narre donc le périple de Peter et Maria qui partent camper pour un long week-end (et ouais) dans le bush australien, près d’un spot de surf. Le couple passe son temps à s’envoyer invectives, insultes et autres joyeusetés à la tronche ce qui fait que l’on a envie de les assommer avec une pagaie au bout d’à peu près 3 minutes de film. Chapeau !
On comprend vite que l’on aura droit au fameux couple en crise partant en pleine cambrousse pour se retrouver et je me prévoyais déjà l’annonce d’un drame survenu dans leur passé et expliquant leur si belle harmonie pour dans une trentaine de minutes. A un quart d’heure près c’est bon et je me serais bien trouvé fort fine psychologue d’avoir en plus tapé dans le mille si seulement je n’avais pas déjà vu ça dans 48 films avant, au bas mot. Baroque.
Pardon.
Le message super fin du film c’est, qu’en plus d’être un couple au final bien assortis dans leur capacité à horripiler encore plus vite qu’un voisin écoutant du raï’n’B à 6 heures du mat’, ils sont en plus d’horribles, d’abominables, d’haïssables… pollueurs !
En fait, sous forme d’un long-métrage d’une heure trente, on nous assène une propagande écologiste indigeste, moralisatrice et le pire est que la subtilité, connait pas. Je veux bien qu’il y ait des gens que le respect de l’environnement intéresse comme leur première paire de tongs, mais eux en même pas 24 heures ils réussissent à : buter un kangourou, déclencher un feu de forêt avec un mégot (plan qui s’attarde sur le mégot…), abattre un arbre à la hache pour le plaisir, jeter des sacs plastiques (plan qui s’attarde sur le sac plastique volant au vent…), éclater des œufs d’aigles en jetant des bouteilles de bière dans l’océan (plan qui s’attarde sur la bouteille reposant sur le sable…) Le tout à bord de leur gros 4X4 de bourrins, en s’injuriant et en s’envoyant mutuellement se faire foutre toutes les trente secondes…
Le seul truc écolo aussi insupportable que vous pourriez endurer après ça, c’est la voix de Cécile Duflot dans un mégaphone.
Le film bascule lorsque que Mère Nature décide de se venger.
Et elle pourrait se bouger l’arrière-train avant d’ailleurs, parce que 50 minutes d’attente (sur une durée totale d’1H25) pour une première attaque molle de la serre qui prend la forme d’un aigle baffant gentiment des ailes les joues de ce vrai con de Peter, c’est faiblard.
Le sommet de l’horreur est atteint quand monsieur se lève de bon matin avec un dugong mort en guise de descente de lit de camp. Le grand frisson, quoi. Remarquez que je lui dois bien le seul sourire du film à ce pov' animal.
Oui, parce que j’ai oublié de vous dire qu’à ses heures perdues cet âne bâté n’a pas trouvé mieux que de buter au fusil à lunette un dugong qui faisait gentiment trempette et finira échoué sur la plage. Avant de, mystère de la nature, se frayer un chemin dans les broussailles pendant la nuit jusqu’au campement et… c’est tout !
Mais le seul animal moins effrayant qu’un dugong, c’est bien un dugong mort, bordel !
D’incohérences à vous facepalmer la tronche à en ressembler à Elephant Man (pare-brise cassé / plus cassé ; harpon dirigé sur la gauche et qui tire à droite) en scènes de ménage à répétition, car qui l’eut cru, partir faire son p’tit Koh Lanta perso quand on ne sait pas se passer d’un GPS ou d’une douche deux jours durant n’arrange pas vos problèmes de couple, on arrive enfin au terminus de ce pénible périple lors d’une ultime scène qui en plus d’être dégoulinante de mélo et ridicule, se révèle totalement inutile vu que l’on souhaitait des choses encore bien pires à nos deux protagonistes.
En somme, si vous voulez découvrir l’horreur au camping, regardez Eden Lake ou Frank Dubosc en slip de bain