Longlegs
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Longlegs

Film de Oz Perkins (2024)

Quand on regarde autant de films d'horreur que moi, on est forcément hypé par la vague montante de ce genre qui séduit chaque année plus de réalisateurs et acteurs de qualité. Loin des blockbusters calibrés de la New Line (Conjuring...), on voit pulluler des essais qui font l'effort sur la forme, pour montrer que le cinéma d'horreur peut être pris au sérieux. Après Ari Aster ou Ti West, et attendant le Nosferatu d'Eggers, la promesse du Nicolas Cage de 2024 en tueur seventies hype à mort. La campagne de com de la prod NEON a enfoncé le clou et fait de ce Longlegs un des must see de l'année.


Mais çà c'est avant de voir l'oeuvre. Brillante sur la forme, Longlegs nous projette dans un monde au malaise constant, où la caméra resserrée, la musique, la direction des acteurs (Cage est terrifiant), le choix des plans sont d'un niveau supérieur. Du malaise, on passe à la terreur, sans jamais rien voir de gore ou de véritablement violent. Tout est dans l'ambiance, et c'est top.


Une ambiance aussi réussie devrait être un terreau parfait pour une enquête ou un polar. Malheureusement, si Longlegs cherche à tutoyer le Silence des Agneaux, il s'empêtre dans sa dernière partie dans le fantastique. Si ce choix explique à postériori certaines incompréhensions des débuts, il plombe tout le scénario qui n'arrive pas à trancher entre 2 idées du même film : une enquête / un film d'horreur fantastique. Un autre découpage changerait complètement le récit.


Occupé par cette dualité dont il ne sait que faire (il aurait mieux valu se concentrer sur une enquête terre à terre), le scénario enchaine les décisions incompréhensibles qui peuvent sortir le spectateur du film à coup de questions qui resteront sans réponses ou de facilités démultipliées.


En tant que grand fan du genre, je conserve une note très positive pour la promesse et la proposition, au dessus du panier. J'ai passé un bon moment dans cet univers malaisant et Cage est inoubliable dans son rôle. Mais le sentiment qui prédomine est la déception, qu'une si belle promesse n'ai pas eu l'ambition d'arriver à la cheville des monstres sacrés qui le précèdent.




Jb_tolsa
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le 26 août 2024

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Jb_tolsa

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