Ce film est un bel exemple d'un écueil sur lequel beaucoup de productions modernes viennent se vautrer lamentablement.
Tout miser sur la forme avec une belle affiche, une image magnifique faites de tableaux, un chapitrage, des effets en super 8 et tout ce qui fait croire au spectateur qu'il est face à un produit haut de gamme et ambitieux, ça propulse forcément les attentes dans les sommets...
Et lorsqu'on est pas foutu de proposer autre chose qu'un scénario basique digne d'une série B, la déception est forcément brutale.
Pour couronner le tout, le film a été survendu avec des extraits qui ne se retrouvent finalement même pas dans le produit final, qui en donnent une idée trompeuse, et a carrément été présenté comme le successeur du Silence des Agneaux, ce qui ne laissait pas la place à l'erreur...
Et pourtant des erreurs il y en a...
Les premières scènes sont excellentes, plongent dans une ambiance ultra malsaine plutôt maîtrisée et font presque espérer un thriller horrifique à la Seven sur fond d'enquête et de descente aux enfers inéluctable.
Et non, au lieu de ça, on nous fait 25 minutes sur les "pouvoirs" du personnage principal qui finalement ne seront pas exploités dans l'intrigue puis il ne se passe plus grand chose pendant plus d'une heure.
Quant au dénouement final, il est amené de la manière la plus fainéante qui soit.
Au lieu de faire ce qu'on attend de ce genre de films, c'est à dire distiller les éléments de compréhension au compte goutte, on nous révèle tout brutalement par l'intermédiaire d'un des personnages qui raconte tout à un autre personnage... Nullissime.
Quant à Nicolas Cage que j'adore, il n'a pas suffit à sauver le film à mes yeux mais ce n'est pas entièrement de sa faute. Je blâme l'obsession des américains pour les transformations "choc", ce procédé putaclic qui consiste à rendre méconnaissables des acteurs connus. Là où du maquillage aurait suffit, ils n'ont pas pu s'empêcher de mettre sur le visage de Cage une tonne de prothèses qui l'empêchent de jouer et de sauver le film du naufrage. Dommage !
La seule chose à sauver à mes yeux, outre l'image sublime, c'est le design sonore, proprement incroyable. Encore du superficiel me direz-vous...
En somme, un film prétentieux et survendu qui souffre d'un décalage trop violent entre la forme arty et haut de gamme et un fond basique et maigrelet qui entraîne forcément une déception intense.