Le réalisateur Oz Perkins nous propose avec Longlegs un film à la beauté vénéneuse et hypnotisante.
Sur la partie strictement visuelle, il s'agit avant toute chose d'un très bel objet de cinéma. Certains critiquerons le côté poseur ou crâneur de l'entreprise... peut-être bien, je ne peux pas leur donner tort...mais alors quelle claque visuelle mes amis!!!
Plans, cadres, photo...etc ; tout y passe et rien ne dépasse : c'est détaillé, minutieux, mitonné aux petits oignons : un travail d'orfèvre.
On traverse le film comme dans un cauchemar éveillé : C'est formellement superbe et l'ambiance est démente.
Film d'épouvante bien plus que film policier ou thriller. Je pense que Longlegs est desservi par son marketing le présentant comme un thriller dans la lignée du silence des agneaux ou de Zodiac.
Le film est en réalité plus proche de films comme "Shining", "Hérédité", ou "Midsommar" que des deux films précédemment cités.
Il faut se mettre dans la tête qu'il s'agit d'un film de genre avec des éléments de scénario qui touchent à l'occulte et au surnaturel.
Il s'agit même d'une proposition de cinéma de genre : à voir si vous adhérez ou non à cette proposition.
On active donc sa suspension d'incrédulité.
Je répète pour ceux ou celles au fond qui n'auraient pas bien entendu : Ce n'est pas un thriller réaliste où une jeune enquêtrice du FBI pourchasse un tueur en série!
Le début du film donne d'ailleurs très clairement le ton sur le caractère surnaturel de ce à quoi on va assister, pour basculer totalement dans le l'occulte et le surnaturel par la suite.
Si vous cherchez dans Longlegs un scénario complexe, vous faites fausse route également. Il s'agit ici d'un film qui repose sur son ambiance, sa symbolique, et la qualité d'interprétation de ses acteurs. (et pas seulement Nicolas Cage qu'on voit en fait très peu)
Le film est en cela bien plus viscéral que cérébral.
Un mot enfin sur les acteurs/actrices:
Je les ai tous trouvés justes et intenses dans leurs interprétations particulièrement (mais pas seulement) les deux rôles principaux tenus par Maika Monroe (Lee Harker) et Nicolas Cage (Longlegs) ;
La prestation particulièrement inquiétante de Nicolas Cage, tout en finesse et en retenue, est excellente.
Il apparait peu, souvent hors cadre, mais sa présence bouffe littéralement l'écran à chacune de ses rares apparitions.
C'est d'ailleurs particulièrement malin et avisé d'avoir réduit ses apparitions : il n'en est paradoxalement que plus présent dans notre esprit et son ombre sinistre plane sur tout le long métrage ;
L'actrice principale Maika Monroe joue le rôle d'une enquêtrice du FBI à fleur de peau, fébrile, à l'équilibre psychologique aussi vacillant que la flamme d'une bougie.
Sa prestation d'enquêtrice en équilibre sur le fil de la raison est sensible, touchante, et fascinante.
On suit ses traces hésitantes tout au long du film, pour basculer petit à petit avec elle dans l'occulte et l'horreur pure.
A revoir pour bien digérer...la première impression peut être trompeuse et le Malin se dissimule partout... ;)
Il faudra donc vérifier tout cela pour être sur qu'il ne s'agissait pas d'un simple mirage sur le coup de l'émotion.
Mais en attendant, quel festin esthétique! Je suis repu! C'était tout simplement orgiaque!
Pour ma part, un joli petit électrochoc de cinéma lors du visionnage en salle.
Mine de rien, le film continue à me trotter dans la tête depuis, à y faire son petit chemin.
Alors, "Till next time, Happy Birthday Lee harker..."