En lisant le résumé, je m'attendais à un énième polar de traque de serial killer. Un genre qui a connu ses beaux jours dans les années 90 à début 2000. Avant de se faire dégager du grand écran par les séries TV qui ont butiné le concept par tous les orifices.
Mais non, "Longlegs" parvient à changer la donne. Dès le départ, le ton est donné, il sera davantage horrifique que policier. Oz Perkins cherche surtout à mettre son spectateur mal à l'aise. Entre l'atmosphère froide et vieillotte qui ne cède à aucune nostalgie (le récit se déroule dans les années 90). L'héroïne, semi-medium parachutée dans une enquête d'envergure coincée, et le fantastique qui n'est pas loin. Divers effets réussi de montage, de lumière, ou de format.
La suite sera une enquête appréciable, soutenue par cette ambiance qui marche très bien. Entre une Maika Monroe désemparée, et un Nicolas Cage méconnaissable, dont l'épais maquillage n'empêchera pas son cabotinage qui fait sa marque de fabrique !
Par contre, le dernier acte divisera son public. Le film choisit une orientation inhabituelle pour le genre, qui a le mérite d'offrir quelque chose de différent et relativement imprévisible. Au prix de plusieurs incohérences ou grosses facilités.
On n'expliquera jamais comment Lee se retrouve par hasard à enquêter sur l'affaire dont elle est au coeur. Tandis que son amnésie sélective est trop facile, certes expliquée par un surnaturel bien pratique pour les scénaristes. On n'explique pas non plus comment personne n'a vu Ruth entrer ou sortir de chez les victimes durant tous ces meurtres.
Mais honnêtement, la forme est suffisamment rafraichissante et bien menée pour m'avoir embarqué.