Lorsqu'un matin elles découvrent leur usine vide, Louise et ses collègues ouvrières décident d'engager un tueur pour assassiner leur "patron voyou". Pour les plus distraits, le titre du film fait évidemment référence à la Commune.
Le film de Delépine et Kervern est sans aucun doute subversif au sens où il légitime la vengeance et le meurtre du patron. Encore que ce sera plus compliqué que cela puisque derrière ce dernier, il y a les actionnaires, les fonds de pension, toute la nébuleuse de l'insaisissable capitalisme mondialiste. Et ce sera d'autant moins simple que Louise embauche Michel, un artisan travaillant dans la sécurité mais surtout un benêt incompétent doublé d'un fanfaron. Son duo avec Louise, elle-même particulièrement demeurée (Yolande Moreau dans son registre Deschiens) accumule les bourdes.
Le film navigue aux confins de l'irréalité en mêlant humour noir et macabre à un comique corrosif, dans l'esprit du Groland de Canal Plus dont Delépine et Kervern sont les auteurs. Sans embarras de morale, il touche au sordide aussi, quand Michel prétend utiliser
des malades en fin de vie pour accomplir sa mission!
Il émane du film, de la mise en scène, un sentiment d'humanité sinistrée et grotesque, caractérisée par un capitalisme crapuleux et impitoyable que contestent deux prolos crétins. Cette combinaison comique, associée à des situations singulières, fonde le contenu et le style atypique de la comédie.