Bonne surprise ! En cette période un peu morne où j’ai le sentiment que la production cinématographique est inévitablement entraînée vers le bas, laissant la place à des films sans ambition et sans talent – un long métrage qui a la politesse de ne pas nous ennuyer est désormais qualifié de « bon film » - les films de la trempe de Love and Monsters ne courent finalement pas les rues.
J’ai bien l’impression que ce mois d’avril sous pandémie est le mois des films de monstres. Entre Monster Hunter et Godzilla vs King, on n’était vraiment pas gâtés niveau qualité… A mes yeux, seul Shadow in the cloud et son attaque de gremlins réussit à sortir du lot en proposant un très honnête divertissement flirtant avec le nanar.
Réalisé par Michael Matthews, Love and Monsters vient compléter cette thématique monstrueuse en positionnant son intrigue dans un futur proche post-apo sympathique.
Un astéroïde géant a menacé la Terre, obligeant tous les gouvernements du monde à unir leur puissance de feu pour le détruire, ce à quoi ils sont parvenus. Cependant, les retombées bactériologiques de tous ces missiles ont modifié le génome animal, créant des monstres gigantesques et dangereux en lieu et place d’insectes inoffensifs.
Un point de départ (volontairement) fumeux, mais que l’on accepte avec joie grâce au ton énergique du générique animé qui présente à 100 à l’heure les bases de l’intrigue.
Nous sommes sept ans après la catastrophe, 95% de l’humanité a disparu et les survivants se terrent dans des abris blindés essentiellement souterrains. Nous suivons l’histoire Joel, un jeune homme un peu gauche, incarné par Dylan O’Brien, le héros de la saga Labyrinthe, qui décide de braver les dangers du monde extérieur en parcourant l’énorme distance de 135km pour aller rejoindre sa douce et belle, qu’il n’a pas vu depuis le jour de la catastrophe, confinée dans un autre abri sur la côte.
Entre voyage initiatique et teenage movie plein d’action, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde.
S’il fallait le qualifier en peu de mots, je dirais que Love and Monsters n’est pas avare. Que ce soit en humour – que beaucoup comparent à celui de Bienvenue à Zombieland –, présent de A à Z grâce aux potes badass de son abri, à la farouche petite rencontrée à la surface, à l’attachant chien nommé Boy, et globalement aux situations farfelues auxquelles est confronté notre jeune héros ; mais aussi en monstres à formes variées : fourmis, grenouilles, escargots, vers de terre ou crabes, le bestiaire est assez complet et chacun possède des caractéristiques bien définies (que Joel prend d’ailleurs bien soin de noter dans un joli carnet à dessin).
Le film compte également quelques séquences un peu plus poétiques et calmes, à l’image de la rencontre avec le robot Marv1s, sous un ciel illuminé par des méduses volantes fluorescentes et inoffensives.
Le final est malheureusement un peu bâclé – ça aurait pu donner une suite intéressante – mais globalement, Love and Monsters est un bon divertissement feel good, simple et généreux. Sans ce fichu virus, le film aurait sans doute connu un relatif succès en salle (et aurait au bas mot pu s’approcher des 280 000 entrées de Bienvenue à Zombieland). Au risque de se répéter de critique en critique, dommage donc de voir cette petite pastille rafraîchissante débarquer directement sur Netflix, par la petite porte.