Par la longueur de son récit, épique et démesuré, Visconti parvient à nous familiariser avec ce personnage malsain mais, par certains côtés, touchant, qu'interprète avec brio Helmut Berger. L'histoire de ce roi capricieux et romantique nous est racontée avec grandeur par les hommes de pouvoir qui l'entourèrent durant les différents moments de sa vie et, sur ses quatre longues heures le personnage prend une certaine ampleur. L'intrigue historique et mouvementée est suffisamment passionnante pour ne nous faire pas trop sentir la longueur, et le style un peu vieilli du film.
Mais on constate un certain paradoxe ; alors que le film s'attarde inutilement sur des scènes qu'il allonge sans trop de raisons et sur des dialogues interminables, il contrebalance cet aspect par des scènes vite expédiées et un final brutal, radical.
Mais il fallait bien un film de cette ampleur, de cette trempe, et de tels interprètes pour rendre avec autant de puissance, tout autant que de malaise (l'ambiance, malsaine, poursuit longtemps après le visionnage) le destin de cet homme que l'on connaît trop peu et qui mérite d'être découvert.