Je savais que le Michael Powell des années 1950 était beaucoup moins inspiré, beaucoup moins talentueux que celui prodigieux, immense des années 1940, décennie pendant laquelle il a réalisé des pépites dont quatre chefs-d'œuvre absolus (Colonel Blimp, Une Question de vie ou de mort, Le Narcisse noir et Les Chaussons rouges, qui font d'ailleurs partie des films favoris de votre serviteur !), mais je ne savais pas que cela pouvait être à ce point...
Autant le dire directement, Lune de miel est un nanar. Un nanar où sur une très très vague intrigue d'un couple d'Anglais en voyage de noces en Espagne, on aura la moitié du temps le droit à un simple dépliant touristique, l'autre moitié à des ballets platement filmés (oui, c'est au même type que l'on doit les 17 époustouflantes minutes du ballet dans Les Chaussons rouges ?). À cela s'ajoute une technique incroyablement bâclée (c'est vraiment du Michael Powell, ce machin ?), dont une photographie laide (il est difficile d'être au niveau d'un Jack Cardiff, qui a travaillé avec le réalisateur pendant les années 1940, mais là quand même... !) et un doublage dans la langue de Franco déplorable.
Et c'est le film d'un homme génial qui a donné auparavant quatre films géniaux et qui, en plus, utilisera une dernière fois son génie pour son film suivant Le Voyeur ? Difficile, pour ne pas dire impossible, à croire...