Réaliser une comédie traitant de la dépression : Voici le pari relevé par Sophie Fillières.
Elle y parvient principalement grâce à la prestation de son actrice, Agnès Jaoui, qui émeut tout en faisant rire dans le rôle d'une femme peu à peu gagnée par une folie douce et qui va essayer de remonter la pente vaille que vaille.
Évidemment sur son chemin, elle rencontre des personnages haut en couleurs, aux attitudes burlesques et on en vient à se demander qui de Barbie ou de ces personnages sont les plus à côté de la plaque.
Sophie Fillières semble éprouver une grande tendresse pour son héroïne qui est certes assez cérébrale (il suffit de voir les séquences passées chez son psychothérapeute où elle ne peut s'empêcher d'analyser son propre psy!) mais qui reste attachante de par ses maladresses et autres pas de côté.
A certains moments du film (comme les surnoms que Barbie ne peut s'empêcher de donner au personnel soignant de l'hôpital ou la dégustation imaginaire de la bière) j'ai pensé me trouver devant un film où la poésie du quotidien prend le pas sur sa banalité.
Comme si Sophie Fillières nous invitait à voir d'un oeil différent les détails de la vie courante. Une rencontre impromptue n'étant jamais très loin.
Même si Barberie Bichette, le temps d'un séjour outre Manche se remet de ses émotions mais n'est probablement pas totalement guérie, elle est à la fin de ses aventures plus apaisée et comme dans un miroir réfléchissant le spectateur aussi. C'est déjà ça.