Costa-Gavras est un cinéaste qui a toujours su mélanger habilement un discours engagé avec une forme accessible pour le grand public. Parmi ses premiers long-métrages – on pense notamment à « Z » (1969) et à « L'Aveu » (1970) – ce procédé était déjà appliqué avec brio. Le réalisateur grec n'a d'ailleurs jamais perdu cette habitude tout au long de sa longue filmographie, et c'est sans doute dans le but de ratisser large niveau audience que seront engagés pour « Mad City » deux grandes stars telles que John Travolta et Dustin Hoffman.
D'audience, justement, il va en être plus que question dans ce film. L'histoire est celle de Sam (Travolta), un gardien de musée qui, suite à son licenciement, va retourner sur son lieu de travail pour prendre en otage son ex-patronne ainsi qu'un groupe d'enfants. C'est par l'intermédiaire de Brackett (Hoffman), un journaliste, que les tous médias vont s'emparer de l'affaire et la retransmettre en direct. Par ailleurs, Brackett va également tenter de raisonner Sam et de minimiser les dégâts occasionnés sur sa vie par les médias.
L'audience. Toujours cette putain d'audience. Eh oui, c'est elle qui décide de nos vies, finalement... En tout cas c'est ce que semble montrer le film de Costa-Gavras : si tu deviens la cible des médias, l'audience aura ta peau, à coup sûr. Le film examine en détail le fonctionnement d'une horrible machine à broyer les âmes qui ne recule devant aucun artifice pour obtenir plus de pognon. Moralité ? Fous ta télé par la fenêtre !
(Critique parue dans le mensuel belge "Le Poiscaille" n°13 (septembre 2011), voir www.lepoiscaille.be )
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