Le film d’Emmanuel Mouret a sans conteste de très beaux costumes, et respecte bien l’étiquette imposée de l’époque dans la retenue des dialogues, aucun personnage ne avant se livrer honnêtement à son interlocuteur. On y découvre une Cécile de France aux multiples facettes, qui joue tantôt la femme de poigne, l’amoureuse alanguie, la femme trahie puis al femme vengeresse, sans scrupules.
On se laisse porter au fil d’un film par ailleurs très beau, qui sait capter savamment la lumière et utilise à bon escient la sobriété des décors. Les dialogues sont raffinés et font souvent mouche.
Malgré ses faux airs de Liaisons dangereuses beaucoup trop sage, le film aurait pu plaire…s’il n’était pas si verbeux. malheureusement le réalisateur aime faire traîner les joutes verbales en longueur et rien ne se passe à l’écran, tout est dit, décrit, conté. Même le piquant de certaines répliques finit par s’affadir tant tout est trainé en longueur. Ce rythme nous engourdit peu à peu, et gâche ainsi le plaisir d’un final qu’on aurait souhaité plus acéré.