Blessée par son compagnon volage qui se lasse d’elle, Madame de la Pommeraye décide se venger de manière perfide… Difficile de ne pas penser aux « Liaisons Dangereuses » avec cette adaptation de Diderot, et pourtant on en est relativement loin.
Car contrairement au Vicomte de Valmont, le personnage d’Edouard Baer est honnête. Libertin, certes, mais sincère dans ses sentiments, envers lui-même et les autres. Il est d’ailleurs l’un des seuls personnages du film qui ne cherche pas à tromper les autres. Et quand il tente de jouer la comédie pour séduire, c’est rarement réussi. Une prestation touchante et surprenante, là où l’on s’attendait à un ersatz de Don Juan.
Face à lui, Cécile de France étonne également, en amante éconduite qui va se montrer manipulatrice retorse. Et un personnage qui prétexte le féminisme et les grands intérêts de la femme du 18ème siècle, pour assouvir en réalité une vengeance basse et personnelle (thématique très moderne !).
Des acteurs en forme, qui déclament de jolis dialogues, et parviennent à éviter le pompeux ou le faux (deux gros risques quand on manipule du français relevé et travaillé). Par contre la mise en scène est très (trop ?) sobre. Les décors & costumes fonctionnels mais limités laissent à penser que le budget l’était tout autant. Tandis que la photographie, très claire, rend paradoxalement le film un peu terne visuellement. Peut-être était-ce l’objectif, pour se focaliser sur les acteurs ?