Et la colère divine vint... mais elle a mis un peu le temps...
Comme on ne change pas une équipe qui gagne, on reprend les mêmes et on recommence, on ajoute juste quelques nouveaux visages comme celui de Tom Cruise ou de Jason Robards, on met en scène une multitude de personnages, bref on a quasiment les mêmes ingrédients que le très brillant "Boogie Nights" sauf qu'on les greffe sur le scénario d'un film choral ; avec tout ça il n'y a pas de raison pour que Paul Thomas Anderson ne fasse pas une réussite digne de son illustre précédent film mais...
Dès le début, Anderson ne cache pas son ambition à savoir nous montrer que le destin peut être souvent ironique et on comprend très vite évidemment que ceux des différents protagonistes vont être chacun d'entre-eux reliés, de près ou de loin, les uns aux autres avec une pointe d'ironie évidemment mais aussi une grosse dose biblique. Parfois ça donne du très grand cinéma avec des scènes mémorables (la spectaculaire et biblique pluie de grenouilles finale en particulier mais pas seulement on peut citer aussi le début, etc... !!!), avec des interprétations excellentes (John C. Reilly en policier gaffeur au grand cœur et Melora Walters en toxicomane surtout !!!) mais ça n'évite pas hélas les longueurs et aussi une trop grande frénésie (même en partant du principe qu'on est chez Paul Thomas Anderson !!!) dans le jeu de certains acteurs et dans certaines séquences qui peut franchement excéder.
Parfois absolument remarquable, parfois trop long et excessif, "Magnolia" est une oeuvre inégale mais qui ne peut laisser indifférent dans un sens comme dans un autre.