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Double découverte de ce film et du réalisateur Paul Thomas Anderson. J'ai regardé le film une première fois en VF ; puis ayant estimé que je n'avais pas compris grand-chose et m'étant somptueusement emmerdé pendant 3 heures, je l'ai revu en VO. C'est un peu comme l'histoire du clou et du marteau. Quand ça ne veut pas rentrer, on change de méthode mais les doigts dérouillent pareil.

Trois heures pour expliquer que, finalement, le monde est petit et que les coïncidences ne sont pas forcément dues au hasard. Pfff, ça alors … De la scène (extraordinaire) que je ne vais pas raconter mais qui concerne le suicide d'un jeune qui se jette du haut d'un immeuble, bien parti pour réussir mais qui ne peut réussir sans un concours extérieur (sa mère) qui va aider le Destin. Pour le jeune comme pour la mère, il y a vraiment des jours sans … Et quand on comprend que le geste de la mère a spécialement été préparé par le jeune, on reste subjugué et perdu dans des réflexions intenses. C'est tellement dramatique que ça en est (presque) amusant.

Trois heures pour conclure avec le sentencieux :

"on en a peut-être fini avec le passé mais le passé n'en a pas fini avec nous"

En effet, pendant ces trois heures une dizaine de personnes, plus ou moins liées, se croisent, s'entrecroisent, tentent de s'aimer, réussissent à se haïr, se fuient, se retrouvent, s'engueulent, s'injurient, se mentent à eux-mêmes ou aux autres. En bref, des êtres humains, quoi ...

Et pour finir mes citations, je suis resté tétanisé par le slogan que je vais reproduire en anglais car ça fait un peu moins désordre dans mon texte. Déjà, imaginons la scène qui est amenée par "Ainsi parlait Zarathoustra" de R. Strauss. C'est dire l'importance et la solennité du message sur fond de "Seduce and Destroy", l'émission phare d'un certain Franck Makey (Tom Cruise)

"Respect the cock and tame the cunt"

On voit donc bien qu'il s'agit d'un film à haute portée philosophique et surtout morale entre les (faux) débats de personnages déjà cités en n'oubliant pas le flic qui a tellement d'amour en lui "qu'il ne sait pas quoi en faire" ou le petit prodige (bankable) qui soudain se rebelle contre l'ordre établi (parce qu'on lui empêche de faire pipi, je simplifie).

Ah oui, la pluie de grenouilles ! Je ne vais pas faire l'injure à l'hypothétique lecteur de lui rappeler le contexte biblique de cette pluie mais ici, ça m'a semblé absurde et inapproprié. Qui veut on punir ? Qui, diable, Dieu veut-il punir ici et surtout, pour obtenir quoi ? Comme je ne doute pas que le film est super intelligent, il y a forcément une raison qui m'a échappée.

Et j'ai eu juste une idée grâce à la VO qui m'a rappelé un point de vocabulaire. En anglais, quand on veut dire qu'il pleut des cordes, on dit "It's raining cats and dogs". Comme c'est le cas dans le film où, en Californie, il n'arrête pas de pleuvoir (on y croit tous !), eh bien on ne doit pas être si étonné que l'étape ultime après les chats et les chiens, ce soit les grenouilles qui tombent du ciel …

Bon, que dire d'autre de ce merveilleux film ? La musique, tiens … Omniprésente au point qu'on a du mal à entendre les acteurs, chose qui m'agace prodigieusement et me met un doute affreux sur l'importance ou la pertinence des dialogues qu'accorde le réalisateur. Là encore, la VO avec les sous-titres permet de mieux entendre mais c'est gonflant car j'aime aussi écouter parler les acteurs et surtout comprendre ce qu'ils racontent. Dans l'absolu, s'il n'y avait pas le film, je n'hésiterais pas avouer la BO n'est pas si mal avec des morceaux de Supertramp, de Richard Strauss et même de Bizet (Carmen). Sans oublier la chanteuse, Aimée Mann, que je découvre et qui semble avoir bien profité du film pour se faire connaître.

Ah oui et la distribution ! Tom Cruise fait un numéro époustouflant même si j'adhère assez peu au personnage (celui qui demande de respecter la "cock" ...) (voir plus haut). Julianne Moore fait un bon numéro de future veuve énamourée et éplorée tout en sachant bien où est son intérêt. Et Jason Robards que j'ai eu du mal à reconnaître en vieillard subclaquant est pas mal dans son personnage d'homme bien pourri.

Pour finir positivement, le réalisateur, il n'y a pas de doute, sait filmer et monter un film : de nombreux plans sont intéressants ainsi que les enchaînements ou transitions. Cette fameuse pluie (saugrenue) de grenouilles est, je l'avoue impressionnante en termes d'effets sur le spectateur (moi, en l'occurrence) qui n'a rien vu venir et qui ne comprend toujours pas à quoi ça sert. Mais ça ne fera pas de miracles sur la note que je vais généreusement (avec un brin de honte vite bue vu la moyenne des notes sur SC) mettre à 4 puisque globalement je n'ai pas aimé le film.


JeanG55
4
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le 11 déc. 2024

Critique lue 78 fois

7 j'aime

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