J'avais lu le livre au collège, et j'avais déjà été surpris par la manière dont l'inspecteur Maigret retournait l'intrigue contre le tueur, afin de le pousser à bout.
Plusieurs années après, je découvre son pendant cinématographique, et j'ai quasiment retrouvé les mêmes qualités, à part que l'histoire me parait un peu plus condensée ici (dans le livre, l'histoire se passait en 6 mois), et donne un peu plus de rôle à certains personnages secondaires.
Ce film est l'occasion de (re)voir le Paris des années 50, même si c'est à grand renforts de studios, avec la gouaille de Michel Audiard en prime.
En prime, Gabin est très bien, même si j'ai du mal à voir en lui Maigret. Comme beaucoup, je considère Bruno Cremer comme l'inspecteur idéal, tirant sur sa pipe.
C'est aussi l'occasion de voir Annie Girardot à ses début, toute mignonne et déjà avec ses cheveux courts, Jean Desailly en mari impuissant, et Lino Ventura qui a très peu de scènes, mais elles marquent de sa présence et son charisme lors de la fameuse scène d'interrogatoire.
C'est mené avec talent, mais sans génie, par Jean Delannoy, qui vaut bien mieux que la réputation de faiseur qu'on lui donnait, avec très peu de musiques, mais ça accroche bien. Par contre, la première demi-heure est très très lente, il faut attendre l'arrivée des fausses victimes pour que ça décolle vraiment.