Maigret s'efface devant Gabin dans cette intrigue policière où l'on reconnait néanmoins la patte de Simenon, notamment un contexte psychologique déterminant. Il ne fait pas doute, quand apparait le personnage tenu par Jean Desailly qu'il est
ce tueur de femmes
qui nargue depuis longtemps le commissaire Maigret.
Delannoy ne prolonge guète le mystère lié à l'identité du tueur en série. Car l'intérêt provient moins d'un quelconque suspens policier que de la confrontation entre Maigret et l'assassin présumé, ce bourgeois avenant que son délicat rapport aux femmes mue peut-être en meurtrier. Une pathologie criminelle assez commune, du fait de l'influence de la mère, mais qui nourrit habilement l'intrigue.
La mise en scène de Jean Delannoy n'est pas précisément emballante ou originale. Mais elle reproduit un univers policier et parisien, rétro et charmant, fait de figures pittoresques et populaires. Quelques dialogues bien ciselés d'Audiard (pas encore le pourvoyeur d'aphorismes qu'il sera plus tard) et le métier de Gabin garantissent un bon divertissement.