je demanderais bien une pause à Valérie
Ce n’est pas décevant, mais conforme à ce qu’on pouvait attendre de Valérie Donzelli pour un troisième film monté peut être un peu trop rapidement à l'affiche après La Guerre est déclarée et sa présentation à Cannes. Un petit film pop-kitch-disco porté par une belle idée de mise en scène mais lourdée par des seconds rôles qui chantent faux.
Jérémy Elkaïm, muse de Valérie Donzelli incarne un rôle qui lui est propre; beau gosse sexy, intelligent et avec de la répartie. La réalisatrice fait une obsession sur Jérémy, même quand elle ne joue pas sa compagne à l’écran. Elle le déifie et réussit (s'arrange plutôt) à pouvoir l'embrasser dans son rôle de sœur si aimante. Comme dans La guerre est déclarée, on retrouve une structure classique de conte bien chapitré, voix off, et seconds rôles surjouant, sentimentalisme sucré (et enjeu dramatique inexistant).
Le scénario est simple. La fameuse opposition des classes; les parisiens (incarnés par Valérie Lemercier la bourgeoise prof de danse), et les autres (Jérémy Elkaïm qui fait du skate, de la miroiterie et qui va en boîte -amateur du dancefloor). Fou ! Ils tombent amoureux. Comme ça, instinctivement ! Et la réalisatrice jamais à court d’idées burlesques va, pour illustrer cette passion naissante et dévorante, attacher littéralement le duo. Dès que l’un va dans une direction, l’autre lui emboîte irrésistiblement le pas. Pas de bol, l'univers qui les rattache est celui de la danse.
Donc. L'enjeu serait de dire que la province (décrite sans aucune finesse, on a tellement pitié en découvrant la pauvre barraque de Jojo et sa sœur et le mari et les trois filles et la mamie) et la capitale peuvent s’épouser à force de tolérance. Que l’amour est un cancer pour l’entourage (étant donné que l’amie de la prof de danse jouée par Béatrice de Staël se meurt de métastases). On sait pas trop ce qu'il faut en tirer en sortant de la salle en fait !
On ressort avec plein de musiques sympas dans la tête ça il faut le dire. Et quand on sort d’un film en se disant que la musique était bonne, c'est super cool, mais pas très bon signe pour le reste. J'éprouve une certaine affection bien sûr pour tout travail de catharsis amoureuse mais j'espère que Valérie Donzelli évitera la sortie d'un quatrième film sur sa relation avec l'amour de sa vie Jérémy-chéri-mon-Amour et surtout si ça a des penchants incestueux.