Un peu déçu par [Rec] et carrément affligé par sa suite, j'étais dubitatif quant aux chances de « Malveillance » de me séduire. Pourtant, la seule question que je me suis posé en sortant de la salle fût : comment un réalisateur capable de signer un tel bijou a pu signer précédemment deux œuvres aussi inférieures ? Car je le dis sans hésiter un instant : le dernier film de Jaume Balaguero est sans aucun doute parmi ce qui a pu se faire de mieux en 2011. Suspense intense, personnage de pervers hautement fascinant, ambiance suffocante... Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu autant la pétoche au cinéma, l'aspect malsain de l'entreprise ne tombant jamais le moindre instant dans la complaisance, tandis que la subjectivité de la réalisation (enfin au XXIème siècle un metteur en scène capable de le faire : bravo à lui) permet d'offrir au spectateur plusieurs scènes que l'on oubliera pas de sitôt... Et alors qu'on se dit que l'on va avoir droit à un dénouement classique en bonne et due forme, voilà que Balaguero fait l'énorme pari de terminer sur un coup de théâtre aussi culotté que terrifiant, paroxysme de cruauté et coup fatal pour les rares fleurs bleues qui s'étaient aventurées dans la salle... Il n'y a pas à dire, lorsqu'on a un tel méchant, et dans le rôle principal s'il vous plaît, c'est vraiment génial. Porté par un Luis Tosar encore plus impressionnant que d'habitude, « Malveillance » est un grand thriller, assurément l'un des plus inoubliables de ces dernières années.