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Enfin un film qui m’a fais frissonné et possédant une vraie belle histoire. « Mama » ce n’est pas de l’horreur à l’état pur ni du fantastique tout mignon. « Mama » c’est un savant mélange d’horreur, de fantastique, de fantasmagorie même ! Et c’est la raison pour laquelle il m’a autant plu. Adepte du surnaturel, le premier bébé d’Andres Muschietti ne pouvait que me conquérir.

Primé à plusieurs reprises au Festival de Gérardmer (édition 2013), « Mama » raconte l’histoire de deux petites filles Victoria et Lily (jouées avec brio par Megan Charpentier et Isabelle Nélisse), qui, depuis la disparition (brutale) de leurs parents, vivent seules dans une cabane au milieu d’une forêt. Grâce aux efforts sans relâche de leur oncle Lucas, elles finissent par être retrouvées 5 ans plus tard. Autant dire que les petites ne sont plus vraiment des fillettes. 5 ans au beau milieu de nulle part, forcées à vivre seules (ou presque), leur développement n’est pas des plus normal. Malgré tout, elles sont autorisées à vivre chez leur oncle et sa compagne Annabel (interprétée par une Jessica Chastain prodigieuse). On comprendra très vite que les petites filles ne sont pas revenues seules des bois…

Et justement ! Andres Muschietti a fait le choix de dévoiler très tôt son « monstre », changeant ainsi les procédés habituels des films d’horreur où la créature malfaisante n’apparait que bien plus tard. L’effet « sursautons tous en chœur » a bien marché puisque toute la salle a fait un bond de 30 centimètres au même moment ! Mais si certain regretterons peut-être le fait de voir le fantôme si tôt, moi, je trouve l’idée d’autant meilleure. Cela ne fait qu’accentuer la peur, le malaise et l’on commence à se demander qu’est-ce que cette chose est en réalité. L’envie d’en savoir plus s’insinue très vite dans mon petit esprit.

ATTENTION RISQUE DE SPOILERS !!

En fait, pour moi, « Mama » n’est pas vraiment un film horror-fantastico. Bien sur, on retrouve les ingrédients essentiels à ce genre, mais il y a bien plus derrière. Bien sur, « Mama » (le fantôme) a tout de la créature fantastique. Après tout, il s’agit bien d’un fantôme et son histoire fera (probablement) le bonheur de ceux bercés dans le surnaturel. En tout cas, moi, j’ai été conquis. Comme tous les fantômes, « Mama » n’est ni foncièrement mauvaise, ni vraiment du côté du bien. Tout ce qu’elle veut c’est protéger au mieux ces deux petites filles, quitte à tuer et à semer le chaos. La relation qui lie la créature aux fillettes évolue tout au long du film et l’on comprend alors la détresse de « Mama » pour laquelle on finit par ressentir de la tristesse et de la pitié.

Au fond, « Mama » se pose, à mon sens, comme un film qui pointe du doigt l’amour que portent les mères à leurs enfants. On dit toujours qu’une mère est prête à tout pour protéger ses enfants et ce film le prouve bien. Entre le fantôme qui a pris sous son aile les fillettes à un moment critique de leurs vies et Annabel qui s’attache aux petites jusqu’à ne plus vouloir en être séparée, alors qu’elle ne voulait pas vraiment de ce rôle de mère au début. Bref, la relation mère-fille est mise en avant et même si le côté macabre et horrible prend souvent le dessus, on ne peut s’empêcher de voir des actes d’amour dans chacun des gestes des personnages et en particulier dans ceux de ces deux femmes.

ALERTE SPOILERS !!

En plus de l’amour d’une mère, on retrouve également l’amour que se portent les deux sœurs. Naturellement, elles ne peuvent pas vivre l’une sans l’autre et la plus jeune, Lily (qui ne s’est pas développé aux contacts humains du tout), vit littéralement au crocher de sa grande sœur Victoria. Si leur relation, presque fusionnelle, semble impossible à détruire, on notera pourtant une progression dans le sens inverse. Lily, encore bébé lors de l’abandon dans la cabane, s’est forgée autour des deux figures que sont sa sœur et Mama. Elle n’a connu que cette dernière comme figure parentale et s’en remet à elle pour tout. Pourtant, pendant un bref instant, j’ai cru le combat d’Annabel gagné. J’ai cru que cette petite fille fragile se laissait enfin aller à aimer quelqu’un d’autre. Illusion. On n’en est que plus dévastée lors de la scène finale. On comprend que Victoria avait gardé le souvenir de sa vie d’avant, une « vraie » vie, avec une « vraie » famille et des parents aimant. Victoria n’a jamais vraiment été une enfant. Elle s’est accrochée à Mama parce qu’elle n’avait pas d’autres choix. Une fois de retour à une vie (plus ou moins) normale, la petite va s’accrocher à Annabel qu’elle aime sincèrement. Victoria comprend qu’elle ne peut pas rester auprès d’un être comme Mama qui n’est pas si réelle que ça.

En bref, « Mama » est pour moi un excellent film fantastique qui m’a fait trembler mais m’a aussi peiné grâce à des personnages évoluant au gré des situations et des émotions qu’ils éprouvent. L’histoire de ces petites filles et de leurs deux mères qui se battent jusqu’au bout pour elles s’avèrent touchante, dramatique et pleine de force.

Andres Muschietti a réussi à faire passer de belles et fortes émotions en contant son histoire surnaturelle et il est désormais un de ces réalisateurs à suivre prochainement…
Rivendell
8
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le 26 mai 2013

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