Avec une histoire de fantôme de bonne facture et une réalisation de qualité, ‘Mama’ parvient à être un film d’horreur plutôt intéressant.
Certes, le scénario n’a rien de bien exceptionnel, mais son traitement est convaincant. Le récit progresse avec assurance en évitant les retournements de situation grossiers, démêlant peu à peu le mystère sans tomber dans l’esbroufe. Evidemment, l’œuvre n’évitera pas certains défauts du genre (pourquoi le fantôme tue-t-il à un moment et pas à un autre ? Dans quel but prend-t-il possession d’un corps et pourquoi aussi tard ?) , mais dans l’ensemble, l’intrigue est honnête avec le spectateur.
La principale force de l’œuvre reste sa mise en scène, plus inquiétante que terrifiante. En effet, ‘Mama’ n’abuse pas des jump scares mais se concentre sur des procédés plus angoissants pour provoquer le malaise chez le spectateur : la séquence où Lily joue avec une présence hors-champ alors que les autres personnages ne sont pas dans la pièce, les regards apeurés vers le plafond, etc. En dehors de cette utilisation rusée des hors-champs, le film profite d’une technique d’animation impeccable qui rend le fantôme particulièrement réussie et la séquence finale dantesque. En outre, l’esthétique des interventions oniriques se prêtent particulièrement bien à l’ambiance du film.
Par ailleurs, on appréciera le duo d’acteurs principaux Nicolaj Coster-Waldau et Jessica Chastain, même si leurs rôles manquent de profondeur. Au moins, l’œuvre propose quelques passages touchants entre Annabel et ses filles adoptives, qui apportent une certaine fraîcheur au genre.
Un film de fantôme réussi.