Quentin Dupieux revient à la comédie absurde et légère avec Mandibules, dans la même veine de l’excellent et incongru Wrong. Ne nous le cachons pas, le scénario ne vole pas bien haut — comme la mouche au début donc — mais le film arrive tout de même à alterner péripéties convenues (l’incendie, le chien, Fred) avec d’autres instants inattendus et épatants (le personnage d’Adèle Exarchopoulos, la révélation de la valise…).
Le réalisateur aussi se laisse porter, avec une trame narrative assez linéaire et une réalisation somme toute très convenue. Si David Marsais et Grégoire Ludig sont sympas, leur duo est bien moins percutant qu’aux heures du Palmashow. Leur rencontre avec Adèle Exarchopoulos les oblige à sortir de leur zone de confort et c’est salutaire. Roméo Elvis et India Hair s’en sortent également très bien en petits riches hipster et insupportables.
Avec Mandibules on ne sait pas trop où on va, comme souvent chez Dupieux, et on se laisse porter au gré des vents et des trous d’air. Certains gags font mouche, d’autres moins. Mais l’ensemble est une comédie qui fait du bien, justement peut-être parce qu’elle garde un côté superficiel et inoffensif à l’instar de ses deux personnages principaux, deux cornichons maladroits mais pas bien méchants.
Mandibules c’est une comédie absurde qui souffle une douce brise chaude sur vos ailes de cinéphile engourdi. Histoire de reprendre son envol dans la bonne humeur, et surtout sans trop de sérieux.