Avec Mandibules, Quentin Dupieux livre une nouvelle farce surréaliste dans laquelle il met cette fois en scène deux simplets joués par David Marsais et Grégoire Ludig aux prises avec une mouche géante qui, s'ils la dressent correctement, pourrait leur rapporter de l'argent pensent-ils.
Si, comme c'est souvent le cas avec Quentin Dupieux, le pitch prête d'emblée à sourire, à la différence de ses précédents films la sauce a beaucoup plus de mal à prendre ici (et à vrai dire elle n'y parvient jamais vraiment).
D'emblée, les deux personnages principaux paraissent trop artificiels, rappelant par bien des aspects certains énergumènes croisés au détour de quelques sketches du Palmashow.
Défaut de casting alors ? Il ne me semble pas, car l'écriture du long-métrage dans sa globalité semble avec du recul assez terne et plate, se reposant uniquement sur quelques maigres éléments : l'incongruité d'avoir trouvé et de garder cette mouche géante, la réaction des deux simplets face à cette situation et les interactions avec un autre personnage atypique joué par Adèle Exarchopoulos à peu près à la moitié du film.
Là où, dans ces films précédents, Quentin Dupieux mettait en scène des personnages atypiques confrontés à des situations qui l'étaient encore plus (et surtout avec une écriture globale cohérente), le réalisateur semble n'avoir ici gardé que la première moitié du tableau. En résumé, c'est un peu comme si le réalisateur avait lâché l'écriture après le pitch de départ sans avoir quoi amener pour faire évoluer cette idée. S'ajoute à cela des personnages qui, comme indiqué plus haut, paraissent soit trop artificiels soit trop ternes et peu intéressants, à l'image de Cécile et Serge.
C'est seulement lors de la dernière scène, au gré d'un retour au point de départ là où le film à commencé, que le film finit par quelque peu se "transformer" en une fable moralisatrice sur l'amitié, avant un tout dernier retournement de situation final incongru qui achève de perdre les spectateurs dans le méandre des idées de Mr Oizo.
Ma scène préférée :
La scène où le petit chien est dévoré par la mouche tandis que Cécile et Serge pensent que c'est Agnès qui l'a mangé. Plutôt réussi et drôle ! Au-delà de ça, et malgré cette critique négative, je reconnais que la mouche était très bien réalisée !