Le New-york de cette période a imprégné la pellicule de sa purulence éhontée, que ça soit chez Schlesinger, Scorcese, Ferrara ou ici Lustig, explorateurs des plis les plus secrets du mal ou de la folie, la Grosse Pomme était un décor des plus propices à la mise en abîme de l'être humain, le macadam de Manhattan exacerbant les plus bas instincts.

Et Joe Spinell, c'est tout un poème. C'est New-york quand ça voulait encore dire quelque chose (mode vieux con), c'est un visage et un regard qui t'auraient fait changer d'état si tu avais croisé leur route.

Spinell sera toujours Frank Zito. Et en écrivant ça, je suis sûr que ça doit lui faire plaisir, contrairement à plein d'autres acteurs qui supporteraient mal d'être associés pour toujours à ce rôle de psychopathe.
Spinell, c'est les rues dégueulasses, c'est la moiteur, le malsain incarné, le vil, le perfide, l'affreux et c'est pour ça qu'on l'aime. Enfin moi.

Sa carcasse et son visage vérolé, qu'on aura vus dans Le Parrain ou dans Rocky, pour les plus pugnaces, dans Vigilante ou ce space-opéra dont le titre m'échappe et heureusement, avec David Hasselhoff et déjà la belle Caroline Munro,

Tueur de femmes, scalpeur professionnel, collectionneur de mannequins, et cette affiche tellement magnifique. Une affiche de rêve qui me transporte dans le temps quand, petit, feuilletant mon Mad Movies, je fantasmais la vision de ce film censuré.

Il était hémophile, ce con de Joe. Tu me diras ce n'est pas de sa faute. Ils l'ont retrouvé, tout sec, vidé de son sang dans son canapé, laissant le cinéma orphelin d'un de ses plus vils rejetons.
DjeeVanCleef
8
Écrit par

Créée

le 22 août 2013

Critique lue 2.1K fois

50 j'aime

8 commentaires

DjeeVanCleef

Écrit par

Critique lue 2.1K fois

50
8

D'autres avis sur Maniac

Maniac
real_folk_blues
8

Alladin Sane

En anglais le terme "maniac" peut se traduire de deux façons: fou, ou bien malade. C'est une question de point de vue me direz vous; ce à quoi je vous répondrai que pour beaucoup la première...

le 19 juin 2012

47 j'aime

12

Maniac
Franck_Plissken
9

New York, deux heures du matin...

Il ne fait pas bon trainer dans les rues de la Big Apple, le soir. Frank Zito est un homme réservé, poli et sans histoire. Du moins, c'est ce que pensent ses rares voisins. Mais dès que la nuit...

le 29 févr. 2016

19 j'aime

13

Maniac
oso
9

Un indien dans la ville

Si cette critique comporte des lettres doublées, des phrases non terminées ou des espaces entre les mots un peu chaotiques, ne m'en tenez pas rigueur, je sors d'un film aux ambiances glauques et au...

Par

le 19 oct. 2014

15 j'aime

Du même critique

Retour vers le futur
DjeeVanCleef
10

Là où on va, on n'a pas besoin de route !

J'adore "Retour vers le futur" et j'adore le couscous. C'est pas faute d'en avoir mangé, mais j'adore, ça me ramène à une autre époque, une époque où j'avais empruntée la VHS à Stéphane Renouf -...

le 22 mai 2013

204 j'aime

32

Les Fils de l'homme
DjeeVanCleef
10

L'évangile selon Thélonius.

2027, un monde où les enfants ne naissent plus, comme une malédiction du Tout-Puissant, un courroux divin. Un monde qui s'écroule sous les coups des intégrismes de tous poils, où seule, la Grande...

le 26 juil. 2013

194 j'aime

36

Rambo
DjeeVanCleef
9

La chasse.

Welcome to Hope. Ses lacs, ses montagnes et Will Teasle son Shérif. Plutôt facile de faire régner l'ordre par ici, serrer des pognes et éviter les embrouilles. Par exemple, escorter cet intrus, ce...

le 13 mai 2013

181 j'aime

46