Emir Kusturica aime le football, la politique et le cinéma.
Diego Armando Maradona est un personnage de football, de politique, et à l’ampleur d’un personnage de cinéma.
Entre témoignages familiaux, interviews du Pibe de Oro, images d’archives et reportages actuels, Diego apparait comme un symbole anti-impérialiste, un increvable dieu du foot, et un personnage des films d’Emir Kusturica. Le réalisateur le compare d’ailleurs au père intermittent de Papa est en voyage d’affaires, ou aux increvables grands-pères de Black Cat White Cat. Kusturica le fait étendard des révoltés et des oppressés face à l’impérialisme économique nord-américain qui cherche à s’étendre sur l’Amérique du Sud.
Vu en vo non sous-titrée, je n’ai pas compris toutes les nuances des discours mais l’idée est là, et le film mêle habilement les images et les mots pour monter un portrait glorieux et épique d’un homme aux innombrables défauts pourtant adulé sur la planète entière, parce que depuis 1986, symbole des petites victoires des pauvres sur l’impérialisme occidental et capitaliste.
Un ovni dans la filmographie du réalisateur yougoslave, pourtant raccord aux personnages qu’il aime mettre en scène. Derrière l’admiration, Emir Kusturica raconte encore sa vision du monde, entre nostalgie et espoirs de renouveau et de liberté.
Matthieu Marsan-Bacheré