Mariage à Mendoza par Hugo Harnois
Le road movie a toujours été un genre mythique qui captive le spectateur. Par la nature, qui semble prendre le pas sur l'homme au fur et à mesure que les kilomètres passent ; et par le voyage, qui réveille en nous un désir d'évasion (in)conscient. C'est cette ambiance qu'a choisi Edouard Deluc pour son premier film, Mariage à Mendoza.
Un pitch simple qui présente deux demi-frères débarquant à Buenos Aires pour le mariage de leur cousin. Pas très proches, ils ont quatre jours pour se retrouver et arriver à Mendoza, mais leur voyage ne va pas être de tout repos. Le mariage n'est finalement que leur destination, mais seul compte réellement la route qu'ils entreprennent. Cette dernière mène à la liberté et brise les chaînes des protagonistes. Celles d'Antoine (joué par un Duvauchelle sincère), submergé par la crise familiale qu'il est en train de vivre. Et celles de Marcus (Philippe Rebbot, jouant la fragilité de manière émouvante), maladivement vulnérable.
La relation des deux frères est plus intéressante que certaines anecdotes (où le récit semble se perdre un peu au milieu du film). En effet, un manque de communication s'installe entre eux dès le premier dialogue. Et le voyage en Argentine ne fait que confirmer ce malaise : la barrière de la langue provoque l'incompréhension. Pas tout à fait réaliste à certains moments (on se demande comment les deux personnages secondaires peuvent rejoindre les deux frères en un claquement de doigts), on passe toutefois très vite au dessus grâce à la légèreté de la narration.
Il est vrai que Mariage à Mendoza s'avère être simple et ne se veut pas novateur. Mais qu'importe, il reste juste dans le traitement de ses personnages et efficace par son humour de bon goût. On the road again !