La force de l'eau
L'an 33: Marie-Madeleine vit le long du Jourdain. Forcée de se marier, la venue du prophète de Nazareth va lui ouvrir une nouvelle voie. Encore faut-il être acceptée par ses apôtres, en particulier Pierre très sceptique face à cette apparente possédée.
En cette période pascale, sortir un film sur Marie-Madeleine, longtemps décriée avant d'être rétablie tout récemment par François, était un pari plutôt osé : il fallait d'une part nous peindre sa relation avec le Messie, et d'autre part innover sur un plan cinématographique en osant une approche féminisée des événements.
Le premier point est assez bien réussi: le premier plan aquatique, fil rouge du rôle de Marie-Madeleine, entraîne une lenteur laissant libre cours à la prière. Ces longueurs sont néanmoins bien présentes jusqu'au but ultime : Jérusalem et si vous n'avez pas l'âme chrétienne, le temps va vous sembler long.
Le second point en revanche nous laisse sur notre faim: l'influence de la jeune fille n'est pas assez mise en lumière et, du coup, les évocations de la Cène et de la Passion sont du coup d'un classicisme redoutable.
Le point me gênant le plus est qu'à aucun moment l'on se croit à Jérusalem, si ce n'est peut-être le Golgotha: le choix de tourner en décors naturels le film ôte cette impression de Messe. Et du coup, malgré un très bon casting (Phœnix sans chichi, Ejiofor et Rooney impeccables), l'hostie a un goût plutôt amer et la communion n'est pas tout à fait au rendez-vous. A vous de voir uniquement si vous avez la Foi...