Il est quand même ce Woody Allen. Alors que 99% des cinéastes finiraient par se répéter à force de traiter toujours les mêmes sujets, ce dernier réussit toujours à se renouveler, à innover, à proposer des personnages toujours plus riches, complexes, où chaque comportement a une raison, sans que nous ayons à porter un quelconque jugement moral. Il est alors plus facile pour le cinéaste new-yorkais d'imaginer des destins croisés où chacun s'interroge, prend du plaisir avant de se lasser ou de renoncer à l'autre pour telle ou telle raison, le tout assaisonnés de dialogues toujours aussi succulents. Et puis il y a évidemment cette interprétation dont Allen a le secret : lui bien sûr, mais aussi Mia Farrow, Sydney Pollack, Judy Davis, Juliette Lewis ou encore le quasi-débutant Liam Neeson viennent apporter à l’œuvre crédibilité, intelligence et retenue tant chacun représente avec authenticité une sensibilité différente. Bref, un film qui parlera aussi bien aux riches qu'aux pauvres, aux jeunes qu'aux plus âgés, et qui ne laissera personne insensible : chapeau l'artiste, la démonstration est une fois de plus brillante.