Ah, ba voilà ! Le cinéma français est donc encore capable en 2013 de nous offrir une belle photographie et une magnifique musique signée par un Alexandre Desplat plus inspiré que jamais. J'ai à ce titre pris beaucoup de plaisir à voir Marseille éclairée d'aussi jolie manière, la chaleur de la ville et son ambiance si particulière s'avérant bien rendue. Et puis on en revient toujours au même point : lorsqu'on a une belle histoire à raconter, tout devient d'un coup plus simple. Celle de « Marius » ne fait pas exception et nous touche à plusieurs reprises, les motivations de chacun étant développés de façon convaincante, si bien que le récit reste souvent crédible. De plus, l'interprétation est assez bonne, notamment Raphaël Personnaz, confirmant son talent film après film, et la touchante Victoire Bélézy (comme quoi, on peut avoir tourner dans « Plus belle la vie » et avoir un minimum de talent!).
Malheureusement, Pagnol a beau être un raconteur hors-pair, et Daniel Auteuil l'un de ses plus fidèles disciples, lorsqu'on est conservateur (voire un peu réac), difficile de ne pas le voir. Il est ainsi bien difficile de ne pas sourire devant certaines situations assez ridicules (quoi ??!! Un homme et une femme qui couchent avant le mariage ??? Oh mon Dieu!!!!!!!!) rendant parfois l'œuvre assez énervante, tout comme certaines réactions complètement démodées au point d'en être surréalistes. Je veux bien que ce soit un autre temps, mais personne n'a obligé Auteuil à se lancer dans le remake d'une trilogie datant des années 30 non plus ! Malgré tout, j'ai réussi à passer vaguement outre ces considérations moyenâgeuses pour apprécier l'essentiel : une émouvante histoire d'amour, narrée avec talent et sensibilité, me donnant (quand même) envie de connaître la suite.