Espèce de croisement contre nature entre QUAND HARRY RENCONTRE SALLY et SOUTH PARK, ce film des Farelly brothers est juste jouissif. Rien n’y est respecté. Parce que rien n’y est respectable.
On se retrouve avec une liste assez impressionnante de tarés en tous genres, dont pas un n’échappe au massacre. Et nous offre une galerie de portraits très drôles, car le curseur est poussé aux extrêmes.
Le détective est le modèle dégénéré de ceux qu’on observe dans divers films. Les frangins imaginent juste ce qu’il peut se passer quand il est seul en enquête et découvre la bombe qu’il a à espionner. Il prend tous les outils qu’il a à sa disposition pour en faire des engins de prédations. Cela pourrait être flippant, c’est juste le vecteur de ce qui va entraîner des gags improbables, du moins dans du cinéma traditionnel (le film va inspirer tout un pan de la comédie mondiale par la suite, se disant que l’on peut aller loin. Mais il faut avoir le talent pour le faire, et la plupart des rejetons sont nuls au possible).
Rire d’un handicapé (parce que l’on ne rit pas avec lui, mais bel et bien de lui) est une expérience dérangeante, mais tout y est tellement outrancier qu’on y va de bon coeur. Et au revisionnage d’autant plus quand l’on sait ce qu’il est vraiment.
On a également le vieux qui baise la coloc de Cameron (une vieille aux seins ultra-tombants) juste pour approcher la bombe, le mec qui a des crises d’urticaire dues à son côté pervers, le frère handicapé lourd, le chien mort, ressuscité et paralysé, la famille black blanc blond, le tueur en série, les préjugés sur les homos…Enfin, bref…
On se marre vraiment. Parce qu’au milieu de tout ça, on a la rayonnante Cameron Diaz, îlot de lumière dans cet océan de noirceur, qui porte le scénario par sa bonne humeur communicative.
Cette comédie romantique trash est le maître étalon d’un type d’humour qui passe ou qui casse. Et je trouve qu’avec le temps, elle a bien passé le cap des années.