"Drôle" de film que ce "Maryland", une sorte de thriller en huit clos avec comme cadre l'ambiance musicale de la Côte d'Azur.


Vincent est un soldat de retour du combat, car victime de troubles de stress post-traumatique fort handicapants. En attendant, il est chargé d’assurer la sécurité de Jessie, la femme d'un riche homme d'affaires libanais, dans sa propriété « Maryland ». Un scénario assez classique au goût de déjà vu, qui tend donc à exprimer une singularité dans la relation ambiguë entre Vincent et Jessie.


Le problème c'est qu'on s'ennuie vite et qu'Alice Winocour accouche d'une mise en scène des plus fades. Les partis pris sont intéressants, comme par exemple la quasi absence de dialogue entre Vincent et Jessie. Lui est un soldat malade en proie à des montées de stress incontrôlables, Jessie une femme objet cloitrée dans une maison bien trop grande pour elle et où elle observe le monde qui l'entoure par la seule lucarne de sa télévision.
En ce sens, Vincent va se retrouver dans cet univers clos, étouffant, chargé de mal être, et va ainsi devoir composer avec ses propres démons.


Oui sauf qu'il ne se passe rien... C'est long, les scènes se succèdent et se ressemblent. La tension est perceptible jusqu'à la scène clé de l'attaque de la voiture, mais après le suspense peine à reprendre son envol.
Le film se termine par une sorte de jeu du chat et de la souris entre les méchants et les gentils, où Vincent laisse parler le sang. Car oui, il fallait bien cela pour nous montrer que Vincent est un soldat qui morfle...


Ok, Matthias Schoenaerts est un bon acteur, il a du charisme et la réalisatrice lui donne de la matière à travailler. Mais certains clichés sont bel et bien là.
Puis, à contrario, il n'y a aucune substance dans le rôle de Diane Kruger... De fait, l'actrice livre une prestation des plus passables où on a du mal à distinguer la peur, de la tristesse ou encore la dépression. Cela a dû être long et certainement pénible d'enchainer les scènes avec le même jeu et la même attitude.


Finalement, la scène la plus intéressante est celle exposant les personnages dans la cuisine du domicile, lors d'une fin de repas un peu arrosée où Vincent et son pote se heurtent à un jeu d'égo pour séduire la belle blonde. Et pourtant cette scène n'est en rien reliée à l'intrigue. Elle donnera seulement un peu d'explication à cette fin bâclée...


Pourquoi prendre trop de temps durant tout le long du film si c'est pour finir si rapidement ?

Théo-C
4
Écrit par

Créée

le 20 oct. 2015

Critique lue 5.9K fois

Théo-C

Écrit par

Critique lue 5.9K fois

D'autres avis sur Maryland

Maryland
BrunePlatine
8

La bombe humaine

En quelques (excellents) films - Bullhead et De rouille et d'os en tête - Matthias Schoenaerts a imposé son style : un jeu animal, taiseux, douloureux, violent et instinctif. Assez proche, dans son...

le 15 mai 2016

20 j'aime

2

Maryland
ffred
10

Critique de Maryland par ffred

Pour être honnête, je ne m’attendais pas à ça. Je n’avais pas vu la bande-annonce. Et j'avais en tête le premier film d'Alice Winocour, Augustine, qui ne m'avait pas vraiment emballé. Mais j'aime...

le 2 oct. 2015

11 j'aime

Maryland
Fritz_Langueur
8

Etat de piège !

Voilà le genre de film que j’aime ! Il avait tout pour me laisser de marbre, et je me laisse avoir comme un bleu qui n’a pas vu le coup de cœur venir. « Maryland » c’est du bon ciné d’action, que...

le 13 oct. 2015

10 j'aime

Du même critique

Random Access Memories
Théo-C
9

De l'or en barrettes

Les Daft Punk ne sont pas les artistes les plus présents médiatiquement parlant sur la scène musicale. Sans doute faut-il entretenir le mystère autour des deux masques robotiques. Mais ce "Random...

le 14 mai 2013

44 j'aime

3

The Marshall Mathers LP 2
Théo-C
6

"Eminem killed by M&M !"

C'est un petit peu l'histoire "rapologique" du MC et sa singularité. Un rappeur jonglant entre différentes personnalités, du Shady totalement déjanté, au Marshall plus sentimental, en passant par le...

le 9 nov. 2013

33 j'aime

2

Quand vient la nuit
Théo-C
8

Plus je connais les hommes, plus j'aime mon chien

Michaël R. Roskam est un cinéaste à suivre de près. Découvert, pour ma part, avec l'excellent et surprenant "Bullhead", le belge confirme ses qualités de réalisateur avec ce nouveau film made in...

le 17 nov. 2014

29 j'aime