Après le grand succès de son premier film en tant que réaisateur, Guillaume Gallienne n'a pas cherché la facilité avec « Marilyne », dont l'échec n'est malheureusement pas une grande surprise. Il faut dire qu'il n'y a pas forcément de quoi captiver le grand public : le rythme n'est pas très soutenu, c'est à nouveau le milieu théâtral (et un peu cinématographique) qui est évoqué, l'ensemble manquant de densité, d'émotion, se regardant sans passion. Beaucoup de personnages très (trop) secondaires, ne passant que quelques minutes, ce qui est, certes, plutôt logique au vu du parcours de l'héroïne, mais pas génial niveau dramatisation et intérêt du spectateur.
Nous avons ainsi parfois plus l'impression d'une suite de scènes cohérentes entre elles autour de l'héroïne qu'un scénario pensé comme une histoire du début à la fin. Reste que ce portrait de femme séduit, notamment grâce à la remarquable interprétation d'Adeline D'Hermy, tout en nuances, subtilité pour offrir un regard complexe, sensible sur cette comédienne douée aux rêves mis à mal par l'alcoolisme.
Il y a de jolis moments, notamment de complicité (je pense à ceux partagés avec Vanessa Paradis), d'autres plus graves, une réflexion sur la solitude, une plongée dans le milieu artistique loin d'être idéalisé (et que Gallienne connaît évidemment bien), le tout bouclé par deux belles scènes consécutives, que ce soit la « vraie-fausse mise en abyme » (ceux qui l'ont vu comprennent de quoi je parle) et cette conclusion tout en chaleur humaine, nous laissant sur une bonne impression. Pas forcément « sexy », mais touchant.