J'attendais au tournant ce nouveau "Massacre à la tronçonneuse" qui se veut dans la continuité du classique de Tobe Hooper, presque cinquantenaire. Une œuvre charnière dans l'histoire du cinéma d'horreur que j'adore, mon attente étais donc grande. Démarrant par un générique à la B.O. tiraillée et une séquence d'ouverture citant la genèse de son aîné, "Massacre à la tronçonneuse" se place d'emblée comme un film sale mais balisé. Deux générations vont ainsi se confronter : un groupe de jeunes, influenceurs sur les réseaux sociaux face à Leatherface, le monstre texan d'un autre temps. En utilisant ce concept, le film se veut mordant sur notre époque sans tomber dans la facilité, car c'est avant tout un pur film de terreur qui cherche la rouille et le sang dans chaque plan.
Ce voyage dans un Texas moribond nous offre un cadre idéal pour une grande chasse à la tripaille. L’image constamment envahie d'un grain poussiéreux et d'une lumière de soleil couchant reprend intelligemment des concepts d'horreur, du champ de tournesol en passant par la grange délabrée. Ce terrain de jeu est bien exploité par le réalisateur qui s'en donne à cœur joie. Il marque surtout la rétine pour sa superbe scène du bus, véritable boucherie stylisée brute d'humour noir.
Parfois un peu gros dans son traitement des personnages ce qui fait que l'on ne s'attache pas à eux, "Massacre à la tronçonneuse" ne trahit pas son aîné, et lui rend même une dernière fois hommage dans une scène finale de violence gratuite terriblement drôle de cynisme.