Après First Reformed et The Card Counter, Master Gardener complète donc la trilogie non-officielle de Paul Schrader sur le thème de la rédemption. Un sujet qui irrigue toute l’œuvre du scénariste/cinéaste américain et qui s'épanouit ici dans l'univers inattendu de l'horticulture. A part cela, le film, rebaptisé Les racines de la violence au Québec, n'étonnera par son déroulement les habitués de l’œuvre du réalisateur d'American Gigolo et déçoit même un peu dans son scénario bien moins bien écrit que celui de The Card Counter. En son centre, un homme tranquille au milieu d'un jardin somptueux mais bien évidemment à fleur de peau (on ne dévoilera pas jusqu'à quel point), quant à son passé trouble, lequel va bien évidemment refaire surface. Le manque d'alchimie du couple Joel Edgerton/Quintessa Swindell n'arrange pas les choses mais la présence de Sigourney Weaver, impériale, est un pur délice. Autant que la mise en scène de Schrader, au cordeau, lourde d'une tension épidermique, qui n'est jamais aussi prégnante que dans les scènes a priori les plus banales. Moyennant quoi, en dépit de ses défauts dans la cuirasse, et peut-être même à cause de ses imperfections narratives, Master Gardener se révèle comme un film touchant, de par la représentation renouvelée des obsessions de son metteur en scène, qui ne le quitteront sans doute jamais.