Hari danse tous ses états
Greta Garbo en Mata Hari, c'est un peu un de ces rôles qui appartiennent au mythe sans que le film ait forcément les épaules pour en être digne.
Les premières années du parlant n'ont pas toujours été d'une grande perfection, surtout en comparaison du merveilleux achèvement que représente la fin du muet. Heureusement qu'il y a la non-application du code Hays pour donner un peu de relief à ces années brouillonnes...
Précisons tout de suite que si vous êtes intéressés par le personnage historique ce n'est pas ce film qui va pouvoir satisfaire votre légitime curiosité... Frisant souvent le n'importe quoi, l'histoire se concentre surtout sur l'histoire d'amour fou entre Mata, la danseuse torride, et un officier Russe, étrangement doté d'un très fort accent espagnol et du physique idoine...
Greta Garbo a décidément un jeu bien particulier, une beauté aléatoire aussi, tout cela oscille d'un plan à l'autre sans parvenir à trouver son équilibre, mais c'est souvent fascinant.
Au milieu de ce film un peu hasardeux, Lionel Barrymore impose sa présence presque svelte avec une jolie force, Cedric Gibbons soigne ses décors et George Fitzmaurice parvient à proposer deux ou trois plans superbes qui rattrapent beaucoup de choses. L'ensemble est tellement bancal qu'il en devient presque touchant et dégage un petit charme désuet du meilleur goût.
De toutes façons, un film qui commence par l'exécution de Mischa Auer ne peut pas être complètement antipathique.