Dolan confirme les talents dont il fait preuve depuis son premier film, à savoir sa qualité de directeur d’acteurs et sa mise en scène incandescente et audacieuse. Sa nouvelle collaboration avec son directeur de la photographie fétiche André Turpin fait mouche une fois de plus, le film offrant une palette de couleurs et de textures intéressante qui traduit à merveille les émotions et les soubresauts des personnages. Le travail sur le langage est également une des forces du film de part l’utilisation de différents dialectes québécois/français et de l’anglais. Ceci renforce la fragilité de la communication entre ces êtres.
Mais à l’instar de ses deux derniers films, celui-ci me laisse sur ma faim et me déçoit quelque peu. J’ai l’impression que Dolan peine à se renouveler dans son écriture et dans les thèmes abordés (homosexualité refoulée, famille déchirée...). Les surprises sont trop rares et une sensation de redite revient régulièrement, d’où une émotion trop contenue pour ma part. C’est dommage car il s’est risqué au film de « bande » mais il n’exploite pas assez toutes les potentialités du genre car Dolan va vite se recentrer sur ses personnages principaux.