Punaise, un film avec un enfant et des monstres peluches (mais qui mangent quand même les enfants dès fois), faut vraiment le voir en VO, plus encore que d'habitude. Ce fut mon cas pour la VO, mais j'avais vu la bande-annonce en français, et ces voix crétines, raaaaah! J'aurais pas tenu dix minutes.

Sinon, impression très positive, ça change, enfin des gens costumés, de la sobriété, une économie de moyens en terme d'images de synthèse, un rythme modéré, pas de petit personnage inutile destiné à faire juste rire et à ne servir à rien (ce qui avait été fait même avec Gimli, dans Lord of the Rings, ce qui est simplement scandaleux: Gimli est prince et descendant d'une haute lignée, pas un bouffon à la con qui sert à faire golri le chaland)...

Ça fait du bien de voir un truc qui parle d'enfance (mais pas que) sans être cul-cul, mais sans non plus tomber dans la psychanalyse, en tous cas pas au premier degré, et même si y'a vachement de symbolique... bref, un film sur/pour l'enfance qui s'autorise à être lent et intelligent. Surtout, pas vraiment de morale, ou de déroulement vu et revu: personne à sauver, pas de camps, pas de monde en danger, pas de justiciers, pas de message simple et clefs en mains, genre insupportable, quoi. Juste des monstres un peu paumés et complètement tarés dont le roi, un petit garçon, est lui-même perdu et joue au roi sans en être un, tout le monde un peu mal dans ses baskets, et al vie qui se déroule... j'sais pas comment dire... bref, ça sort un peu des sentiers battus et c'est sobrement joli, en plus, des couleurs mesurées et chaudes, et pas les conneries flashy et fluorescentes (à la Shreck donc...) qu'on dirait des personnages en matières radioactives pour spot de pub.

Les monstres sont inquiétants et à la fois simplement et doucement chaleureux. Y'a pas à foutre, des costumes, ça donne quand même pas la même chose qu'un perso en animation, ça lui redonne de l'humanité, au bestiau, et ça tombe bien, ce film en est bourré. Et pas que de la chouette humanité, aussi de l'humanité tyrannique, ou maladroite, ou tristounette comme elle peut l'être. Encore une fois simplement.

Je précise que je n'ai jamais lu le livre illustré.

Bon, sinon, quelques longueurs? Ouais, c'est pas faux, mais c'était des longueurs pas chiantes, juste des moments de flottement où j'ai flotté, agréablement porté par l'histoire, la photographie, le rythme doux et en reprenant le cours quand il était temps. Un moment de douceur et de malaise en même temps, ce film.

En fait quand j'y repense, Max et les trucs, là, ça m'a fait remonter plein de trucs enterrés pendant l'enfance, des genre de drôles de sentiments tout flous mais vachement puissants qui sont venus effleurer ma surface.

C'est ça que je veux dire quand je dis un "moment de douceur et de malaise".

Mais du coup c'est très très très perso comme truc. Je sais pas si ça peut faire ça à tout le monde.
dadujones
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le 21 sept. 2023

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dadujones

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