Au sein de la franchise, MaXXXine marque la fin d’une fatalité, où les femmes, des générations durant, ont renoncé à leurs aspirations (Pearl, 2022). Flingue en main, talons aiguisés, Maxine est motivée par un désir de gloire inassouvi et compte bien l'étancher. Son ambition ne s'offusquant de rien, elle est prête à tous les sacrifices pour arriver à ses fins. Et dans une ville comme Los Angeles, où tous les rêves finissent par se pervertir, le prix de la gloire est élevé.
Allures de vieilles cassettes d’aérobic, bande originale étoffée, Ti West retranscrit tout l’envers d’une époque idéalisée. Éclairé par des néons aussi alarmants que sensuels, toutes les pulsions humaines sont exacerbées par un Los Angeles miteux, aussi tentant qu'effrayant, dans lequel les protagonistes se laissent entraîner par un irrépressible désir morbide. Maxine, outrageusement confiante, domine le paysage et fait s’incliner la ville, aussi pleine de vices soit-elle. Elle devient sourde à tout discours, aveugle à tout danger, et trace sa route, "whatever it takes".
Ti West n’en n’oublie pas son hommage au Cinéma, en replaçant le film pornographique dans son histoire légitime. Des origines (Pearl, 2022), aux révolutions artistiques (X, 2022), menant aux plus grands studios hollywoodiens.
MaXXXine conclut une volonté cinématographique de produire des sensations en sollicitant les cinq sens, dans des lieux et contextes historiques purement américains, contribuant ainsi à l’épanouissement d’une ambiance unique.