Un film ultra référencé qui ne ravira que ceux qui connaissent, ou reconnaissent, les films et les romans auquel le réalisateur Ti West fait allusion, les autres risquent de rester circonspects devant le contenu du récit et sa mise en images.
Avant de rentrer dans les détails de ces innombrables références, il faut saluer la prestation de l’actrice britannique Mia Goth, sa performance est remarquable. Dès le début du film, le scénariste lui fait dire : « Je suis bien meilleure que toutes ces blondes qui encombrent les écrans". Quand je suis ressorti de la salle c’est exactement ce que j’ai pensé : les blondes héroïnes d’Hitchcock sont loin derrière elle, pas de doute. Son visage étrange, ses postures tantôt lascives, tantôt monstrueuses, sa façon laconique de parler sans bouger les lèvres, tout confère à ne pas l’aimer et à l’aimer en même temps, on la craint et elle nous fait de la peine. Dès la première scène, dans un plan séquence ahurissant, Mia Goth passe du rire aux larmes devant un jury de casting abasourdi par tant de talent et de culot. Le spectateur, lui aussi, est sur le cul.
Le mur porteur de Maxxxine est une citation de Bette Davis : « Dans ce métier, tant que vous n’êtes pas considéré comme un monstre vous n’êtes pas une star ». Une pensée pleine de bons sens quand on observe de près la vie de monstres (sacrés) comme Marlon Brando, Lana Turner et tant d’autres. Vous aurez compris dès lors le sujet du film : notre héroïne ne deviendra une star qu’après avoir parcouru un chemin aussi glauque que sanglant.
La référence suprême ce sont bien sûr les films de Brian de Palma des années 80, on retrouve certains plans de Body Double, de Pulsions ou de Blow Out tournés, ou plutôt retournés, avec gourmandise par un inconditionnel du célèbre réalisateur. J’ai beaucoup aimé aussi le clin d’œil à Quentin Tarantino et à son Il était une fois à Hollywood, autre film ultra référencé qui traite le même sujet que Maxxxine à peu de choses près.
L’autre référence majeur c’est James Ellroy, en particulier son roman A Cause de la Nuit, le second de la trilogie Lloyd Hopkins, où un gourou New-Age manipule les solitaires et les faibles, un roman où, comme toujours chez James Ellroy, la violence confine à l'exorcisme des démons qui hantent l'Amérique. Grand fan de l’écrivain, c’est la première fois que je vois un film aussi proche de son univers, la description de Los Angeles où des starlettes prêtes à tout sont victimes d’un serial-killer démoniaque a dû plaire au Dog, surnom canin du maître du polar moderne.
Deux ou trois scènes gore saupoudrent l’ensemble où, bizarrement, l’érotisme est totalement absent alors que je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus hot.
Voilà, à vous de vous faire une idée, moi j’ai bien aimé.