“May”, petite production indépendante, est le premier film de Lucky McKee, premier film très personnel, le réalisateur ayant même déclaré, en mode Gustave Flaubert, “May c’est moi”.
Film très personnel mais qui ne manque pas de rappeler sa filiation avec les plus grands. Brian de Palma surtout, puisque tout comme dans “Sisters” et “Carrie”, le sujet du film est l’histoire d’une jeune fille, d’apparence tout-à-fait inoffensive, mais qui se révèle totalement terrifiante quand on lui marche un peu trop sur les pieds. Et, tout comme Carrie, May a un rapport plus que problématique avec sa mère. Enfin, tout comme Carrie, c’est la déception devant l’attitude de celui dont elle a cru à l’amour sincère, qui va provoquer le carnage.
Le film rend aussi hommage à Dario Argento par le biais du personnage masculin principal, le mécanicien qui drague May, qui est un fan de ce réalisateur.
“May” commence en mode drame psychologique pour virer vers la fin en mode film d’horreur, type revenge movie qui se termine dans une apothéose de violence et de sang, tout en proposant une variation originale sur le thème de Frankenstein. L’équilibre entre chronique intimiste et horreur est assez réussi.
Le film repose en grande partie sur l’excellente interprétation d’Angela Bettis qui interprète le rôle de May. Aidée par un physique assez singulier elle parvient à être à la fois touchante et inquiétante, puis à incarner la folie de façon terrifiante.
On pourra regretter que, si le fond du film est original et très personnel, sa réalisation, bien que très efficace, manque un peu de personnalité. Mais cela n’empêche pas “May” d’être une petite réussite à découvrir.