Parce qu'il a vu ce qu'il ne devait pas voir, Théo, le fils d'un ancien flic, va être poursuivi par des mafieux russes. Son père et le meilleur ami de ce dernier, policier, vont devoir le protéger malgré leurs fêlures.
Après Pour elle et A bout portant, deux films que j'ai aimés, Fred Cavayé réunit les deux acteurs principaux, Vincent Lindon et Gilles Lellouche, pour un polar qui a de la burne, et qui confirme si besoin est que Gaumont veut donner à nouveau ses lettres de noblesses au genre (Olivier Marchal...).
On ne peut pas dire que ça manque de moyens, donc les ambitions sont bien là, jusqu'à reprendre la scène de fusillade à la Collateral dans une boîte de nuit avec une lumière bleutée. La réalisation est assez énergique, avec des contraintes voulues par le scénario (dont une superbe poursuite en-dehors et dans un TGV) qui donnent au film une belle vitalité. De plus, merci à Cavayé d'avoir imposé un film qui ne dure que 86 minutes, c'est bien suffisant pour raconter le passé des personnages principaux (et leurs traumas) ainsi que leurs personnalités.
Quant aux acteurs, si je suis ravi de voir Vincent Lindon (un des meilleurs acteurs français actuels), qui porte en lui une destinée brisée, j'avoue en avoie marre de voir Gilles Lellouche dans un de ses rôles interchangeables ; barbe de trois jours, à faire la gueule, la même coupe de cheveux... même s'il reste bien. Grosse surprise de voir la libanaise Nadine Labaki (réalisatrice de Caramel) dans le rôle de l'ex-femme de Vincent Lindon, mais dommage que sa présence soit si peu importante.
Mauvais point pour la musique de Cliff Martinez, assénée au marteau-piqueur.
Parmi les scènes que j'aime beaucoup, il y a celle où un jeune convoyeur (le métier du personnage joué par Lindon) se fait bizuter par un de ses supérieurs ; une première fois, il doit ramasser des cigarettes par terre, puis sort de son casier avec un oeil tuméfié. Alors, Lindon, qui ne le supporte pas de le voir ainsi maltraité, va voir son "bourreau", et paf, coup de boule !!
Mea culpa fait partie de ce qu'on appelle (appelait ?) le cinoche du samedi soir, et par la force de son sujet, la conviction de ses acteurs (Vincent Lindon a sacrément morflé), on passe un très bon moment.