DISCLAIMER : J'ai assisté à une projection gratuite dans le cadre du Cinexpérience 182 le 10 juin 2021.
Mickaël est médecin de nuit : il parcourt Paris dans sa voiture, tel un taxi driver pour les âmes et les corps en peine. Ce travail nocturne lui permet de voir des patients chez eux mais aussi de tenter de sauver un bon nombre de toxicomanes en leur prescrivant du Subutex. Malheureusement pour lui, c'est aussi cette vie qui est en train de détruire son mariage et qui l'a entraîné, via son cousin Dimitri, dans un cercle destructeur.
Médecin de Nuit, qui n'a pas de lien avec la série homonyme si ce n'est le thème est un film au prés des histoires de ses personnages, presque intimiste et dans lequel on voit un côté de Paris loin des clichés du Paris bobo et idéalisé des films étrangers.
Médecin de Nuit suit un homme qui a un bon fond, un cœur d'or mais qui essaie tellement d'aider les autres et de les soigner (au sens propre comme au sens figuré) qu'il oublie de se soigner lui-même. La fin ouverte en est le témoin symbolique.
Mickaël, à la suite de son refus de passer à des ordonnance de Fentanyl, se met à dos un groupe de trafiquants et finit poignardé.
Le film se termine sur un plan de Mickaël, réuni avec femme, au sol en train d'attendre les secours.
Attaché au personnage, j'ai dit au réalisateur que, pour moi, il survit. Il a acquiescé avec enthousiasme.
Les acteurs, Vincent Macaigne en tête, sont vraiment bien dans leurs rôles. Macaigne joue ce médecin sauveur mais il a également un côté sauvage qui survient deux ou trois fois dans le film.
Sara Giraudeau, si elle garde la forme de son personnage du Bureau des Légendes, parvient à jouer les femmes fatales convaincantes mais en même temps fragiles.
Pio Marmaï est à fond dans son rôle de cousin qui part à la dérive.
Le réalisateur arrive surtout à retranscrire un Paris de nuit convaincant, qui change de la vision idyllique qu'on voit souvent. Lors des questions/réponses, il a avoué son amour pour Friedkin. le Nouvel Hollywood et ça se sent.
Et si vous tendez l'oreille, vous pourrez entendre des compositions de Evgueni Galperine et Sacha Galperine. Je ne les connais pas mais il retranscrivent parfaitement les sentiments ambigus que ressentent les personnages et la musique, étrange, accompagne parfaitement le film.
Mais ce que je retiens, ce sont ces personnages attachants, qu'on a envie de suivre, dont on a envie de connaître la suite de leurs pérégrinations et qui, surtout pour Mickaël, sont sur la voie du Bonheur, voie dont on souhaite qu'ils arrivent au bout.