Ce film est pas mal et a le mérite de proposer une vraie réflexion sur notre modernité. Le médecin joué par Sean Connery prétend sur 3 ans avoir découvert un remède contre le cancer à la compagnie pharmaceutique pour laquelle il travaille, afin d’empêcher le progrès d’une autoroute qui détruira le village et exposera les indigènes à des agents bactériologiques qui les décimeront. Mais durant tous le film, cette modernité insidieuse avance entre les fougères avant d’apparaître sous le feu des moteurs seulement au dernier acte. Surprise étonnante venant de John McTiernan soit le réalisateur de films surburnés de l’impérialisme étasunien qui colonisent les cerveaux.
Mais, tout paraît logique lorsqu’on se rappelle que quasiment toutes les oeuvres du réalisateurs sont conçues comme une descente aux enfers qui soudent des liens profonds entre les personnages et qui renouent avec leur nature à l’image de Swarzy dans Predator ou Bruce Willis dans Piège de cristal où ils finissent quasi-nus. Renouant avec leur animalité violente mais douce et autour d’une communauté soudée comme dans Le Treizième guerrier, ces héros embrassent leur nature profonde telle que conçue par le réalisateur avant le bouquet final. La seule différence avec le reste de sa filmographie au-delà de l’absence de combat est un constat pessimiste sur l’impossibilité d’arrêter la machine du progrès.
Alors certes, le film est loin mais alors très loin d’être parfait avec une Lorraine Branco qui en fait clairement trop ou une vision hyper-caricaturale des indigènes. Nonobstant, reprocher au film de ne pas s’intéresser un minimum à son sujet et de l’étudier relève d’une mauvaise foi pure.
Donc un plaisir à regarder et analyser pour les amateurs de fougères !
enjoy ; )